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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Mély, Fernand de: Le retable de Beaune, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0130

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LE RETABLE DE BEAUNE

1 lù

« Mais c’est en remarquant entre les œuvres incontestables de Van Eyck
et celles de Memling un certain nombre de tableaux où se révélait un
style particulier, qu’on a attribué à Roger, puis retiré à ce peintre, des
compositions capitales, mais qui, par malheur, ne sont ni signées, ni
citées dans les documents. C’est ainsi qu’on place, parmi les productions
de son pinceau, une Naissance du Christ du musée de Berlin, les Sept
Sacrements du musée d’Anvers, le Jugement dernier de l’hôpital de
Beaune. Chacune de ces compositions présente de grandes qualités, mais
une comparaison minutieuse prouverait probablement qu’il n’est pas pos-
sible de leur reconnaître une origine commune. »

Ainsi M. A. Wauters n’hésite pas à l’imprimer : c’est pour remplir
un vide qu’on a choisi le nom de van der Weyden; et ce nom, on
l’applique à des œuvres « qu’une comparaison minutieuse saurait
rapidement séparer », parce qu’on n’en a pas d’autre à fournir. Pour-
tant, qui donc ignore que Bruges, seule, pendant le xve siècle, vit
dans ses ateliers plus de quatre cents peintres? Probablement dans
le nombre, il y eut quelques artistes.

Et M. Carlet, ce modeste de province, étudiant en 1884 le retable
de Beaune, sa chose, après l’avoir comparé aux retables de Dantzig
et d’Anvers, après les avoir rapprochés, n’écrit-il pas: « Roger van
der Weyden et avant lui les van Eyck auraient-ils eu un grand'
atelier où se formèrent et travaillèrent en commun les artistes de
leurs temps et d’où sont sortis ces retables et ces œuvres d’inépui-
sable patience? »

Certes ils eurent, et notre savant ami M. Henri Martin nous
l’apprend, et M. Eabande nous le montre, de nombreux collabora-
teurs. Les archives elles-mêmes, d’ailleurs, ne nous avaient-elles pas*
appris déjà, par exemple, que le retable commandé vers 1438, par le
cardinal Jean de Rochetaillée, archevêque de Besançon, pour sa
cathédrale, commencé par un artiste dont nous ignorons le nom, fut
terminé par Jehan de Pestinien et Antoine Oriet, et que Jean de-
Maisoncelles y collabora également1, que Roger van der Weyden,
demanda quatre ans pour terminer le triptyque de Saint-Aubert, qui
fut achevé par un jeune artiste nommé Hayne (probablement Henri
Busequin)2? Ces collaborateurs, qui ne furent ni à l’honneur, ni au
paiement, voulurent-ils par exemple toujours demeurer anonymes?

1. B. Prost, Artistes dijonnais du xve siècle (Gazelle des Beaux-Arts, 1891, t. IL
p. 170).

2. A. Michiels, Rogier van der Weyden (Gazette des Beaux-Arts, 1806, 1. II,.

p. 222).
 
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