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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Mély, Fernand de: Le retable de Beaune, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0135

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

124

les détails de leur modèle avec une exactitude suffisante ». Or, dans
celte première partie, il examine précisément l’œuvre de Memling.
Comme il ne soupçonne pas mon travail, qu’il ignore le retable de
Beaune, sa description physiologique des personnages sortis du pin-
ceau de Memling est donc fort précieuse :

« Qui n’a été impressionné par le visage doux et singulier de la
Vierge Marie et du Christ dans les œuvres de Memling? Ce n'est pas uni-
quement aux paupières baissées sur d’assez grands yeux, aux bouches
relativement petites et sans expression, aux tonalités tendres de la peau,

à l’attitude inclinée de la tête, à
l’absence de plis qu’il faut attri-
buer leur aspect caractéristique.
Memling adopta, dès ses débuts,
un vice de construction dont je
chercherai tantôt l’origine, et qui
heurte nos convictions scientifi-
que!. Il allongea la partie de la
face comprise entre les arcades
sourcilières, c’est-à-dire le bord
inférieur de l’os frontal et l’épine
nasale où s’insère la cloison du
nez et la terminaison des lèvres ;
le nez devint ainsi long à l’excès...
Sur les faces des Vierges et des
Christ de Memling, du menton au
nez, il y a un quart de longueur
en moins que du front au point
d’attache de la lèvre supérieure...
Or, l'homme s’éloigne de la bête
par le raccourcissement progres-
sif de la longueur nasale; allongez encore un peu une tête de Memling,
et vous aurez une tête de mouton... »

« Non, le nez adopté par Memling est au fond artificiel; l’artiste n’en a
probablement pas rencontré d’exemple dans la nature, et il a eu le tort
grave de se complaire en cette aberration scientifique et esthétique. »

Ne croirait-on pas ces lignes écrites devant notre tableau? La tête
du Christ, le visage de saint Michel, n’ont-ils pas tous les caractères
ethniques, physiologiques, des figures de Memling? La Vierge nous
va faire aborder un autre point, non moins particulier.

Dernièrement, à Zurich, nous discutions avec le Dr Zcmp, le
savant directeur du Musée national, de l’importance de certains types
féminins dans les tableaux. Discutions-nous? Je ne le crois pas, car
nous étions absolument d’accord que d’aucunes figures féminines,

LA VIERGE ET L’ENFANT, PAR MEMLING
(Musée de Berlin.)
 
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