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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Mély, Fernand de: Le retable de Beaune, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0137

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126

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Je sens bien tout ce que ces hypothèses ont d’inattendu, de
déconcertant même. Mais depuis deux ans ne marchons-nous pas
en plein imprévu?

Après Jes Primitifs français, révélés par M. Bouchot, voilà que
leurs signatures, voilà que Brunus de Saint-Gilles d’Arles, un Fran-
çais, le véritable précurseur de la Renaissance, voilà que les noms
du maître de Moulins, du maître de Boulbon, imprimés demain,
vont soulever bien d’autres questions insoupçonnées, ébranler bien
des théories regardées jusqu’ici comme absolument intangibles.

Poursuivons donc notre enquête, sans nous préoccuper du passé,
et examinons si, par hasard, le retable lui-même ne nous fournirait
pas quelque renseignement.

*

❖ ❖

En France, on lit très peu. N’avons-nous pas vu tout à l’heure
qu’on ne s’était aperçu qu’en 1862 du texte publié par Laborde
en 1849, à propos de la mort de Jean van Eyck? Chacun se cantonne
dans le cercle restreint de ses études, sans soupçonner les solutions
fréquentes que fournissent si souvent tes « à côté ». On aime les
formules toutes prêtes; on vit sur des légendes. Celle de « l’humble
modestie des Primitifs qui ne leur permit pas de signer leurs œuvres »
semble avoir fait son temps : les inscriptions sur les vêtements en
caractères hébraïques, coufiques, arabes, hiéroglyphiques, déformés,
demeurent toujours, par exemple, de simples ornements, sans aucune
signification.

Je m’imagine qu’aucun de ceux qui ont été aussi affirmatifs
ne s’est pourtant avancé aussi nettement qu’après avoir mûre-
ment réfléchi, qu’après avoir épuisé toutes les sources d’informa-
tions. Assurément, tous— ou presque tous, au moins, — connais-
saient la Virga aurea septuaginta duobus encomiis B. V. Mariæ cœlata,
du Fr. Jac. Bonaventure Ilepburne d’Ecosse, qui a publié à la fin du
xvic siècle les soixante-douze alphabets cryptographiques en usage
au moyen âge; forcément, ils avaient sous la main la Pcdeographia
critica de Ivopp; mais je crains qu’ils n’aient feuilleté un peu trop
rapidement ce dernier ouvrage ; sans cela, ils auraient été certaine-
ment moins catégoriques. En effet, au t. III, p. 209 et suiv., ils
auraient trouvé, dans un alphabet hebréo-copte fort usité au moyen
âge, presque tous les caractères des inscriptions du retable de
Beaune, qui me paraissent d’autant plus réelles, que ce sont les
mêmes caractères que nous trouvons dans les inscriptions des minia-
 
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