Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Jean, René: Madame de Mirbel
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0147

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
136

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

nellc aussi. De son temps, certes, plus qu’aucune autre et subissant
à son insu l’influence de l’école anglaise, mais novatrice et per-
sonnelle, rejetant bientôt le pointillé mesquin de son maître pour
procéder par coulées larges et vigoureuses, cette femme de génie
allait porter la miniature à une hauteur telle que personne, après
sa mort, n’y devait atteindre. Elle avait, au plus haut degré, le sens
de l’expression, savait faire jouer les lumières d’une façon supérieure
et ne se perdait pas dans la minutie de détails oiseux qui l’eussent
empêchée de réaliser l’unité d’un portrait. Aussi son œuvre est-il
d’une psychologie pénétrante et sûre, et s’il était possible de le réu-
nir, il nous donnerait une vision très nette des mœurs et des âmes
de la Restauration.

Le 18 mai 1824-, Mlle Lizinka Rue épousait M. Rrisseau de Mirhel,
membre de l’Académie royale des Sciences, de vingt ans plus âgé
qu’elle. Le mariage, négocié par le duc Decazes, se faisait sous les
auspices du roi.

M. de Mirbel, si nous en croyons une mauvaise gravure d’Am-
broise Tardieu conservée à Carnavalet, et faite d’après un dessin de
Mme de Mirbel, avait une physionomie des plus banales, avec des
joues flasques et sans nervosité. Son visage était rasé, sauf la place
des favoris clairsemés qui finissaient à la hauteur d’une bouche
mince appuyée sur un menton saillant creusé d’une fossette. Sons
le front, dénudé par la calvitie, les yeux petits et un peu expressifs
s’enfoncaient profondément. En tout, cette figure ne présente aucun
caractère et n’est nullement en rapport avec les nombreuses péripé-
ties de l’existence du botaniste; la gravure en est médiocre et fade;
ce portrait ne doit pas être ressemblant.

Né à Paris le 27 mars 1776, M. de Mirbel reçoit une excellente
éducation. Sa jeunesse est agitée et orageuse. Deux fois déserteur, il
finit, après avoir suivi à Tarbes les cours du fameux Ramond de Car-
bonnières, par s’adonner entièrement à la botanique, et il est nommé
en 1803 intendant général de la Malmaison. En 1806, il entre au
service du roi Louis de Hollande, sans quitter pour cela ses études.
L’Académie des Sciences le reçoit parmi ses membres en 1808 h La
Restauration le fait successivement maître des requêtes, secrétaire 1

1. Biographie Michaucl, art. Mirbel.
 
Annotationen