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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Schmidt-Degener, Frederik: Un tableau de Jérôme Bosch au musée municipial de Saint-Germain-en-Laye
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0164

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UN TABLEAU DE JÉRÔME BOSCH

lot

vées d’après des tableaux perdus, dont la plus importante est celle
des deux aveugdes qui tombent dans un fossé, également un « pro-
verbe ». Les tableaux de cette catégorie furent sans doute moins
copiés et moins reproduits que les « rêves » ou les diableries. Les
diableries plaisaient plus à l’esprit du moyen âge ; la variété et la
multiplicité des détails laissaient toujours en découvrir de nou-
veaux; elles étaient plus amusantes et en même temps mieux com-
prises.

A cette liste très restreinte il faut ajouter un tableau très im-
portant et très peu connu du musée municipal de Saint-Germain-
en-Laye, représentant un escamoteur qui fait sortir des grenouilles
de la bouche d’un personnage placé devant lui; ce dernier est
entouré d’un groupe de spectateurs1.

Ce tableau montre non seulement le style si personnel de Jérôme
Bosch, mais aussi une exécution et des détails (comme le dessin des
yeux et des cheveux) qui n’admettent pas d’élever le moindre doute
sur son authenticité. Ce panneau (0m53 x 0m65), provenant du
legs Ducastel, a été signalé, je crois pour la première fois, ici
même, par M. Henri Hymans2. M. Gonse, dans une note de l’intro-
duction de son ouvrage si utile sur les musées de France3 4, l’a men-
tionné en regrettant que « le mauvais état de ce précieux panneau »
l’empêchât de le reproduire. « C’est un vrai Bosch de la fin, contem-
porain du Portement de Croix de I’Escurial. Les physionomies des
personnages ont encore, malgré les ravages du temps, une intensité
d’expression extraordinaire et une bonhomie narquoise vraiment
admirable. » Heureusement que l’état du panneau n’est pas aussi
grave qu’il semble résulter des paroles de M. Gonse. Il est vrai qu’un
restaurateur l’a défiguré par maintes petites retouches; il y a des
endroits qui ont été trop frottés; cependant les deux qualités prin-
cipales, ce coloris superbe et cet entassement de petites physio-
nomies, ces têtes expressives, n’ont pas été endommagés. Aux
« ravages du temps » une technique des plus solides a su résister '1.

1. M. Salomon Reinach, le distingué conservateur du Musée des antiquités
de Saint-Germain-en-Laye, vient de publier dans son excellente Histoire géné-
rale des Arts plastiques « Apollo » (Hachette, 1904, in-16 orné de nombreuses illus-
trations, très fines et très bien choisies) une reproduction du tableau décrit ici.

2. Gazette des Beaux-Arts, 1893, t. Il, p. 234.

3. Louis Gonse, Les Chefs-d'œuvre des musées de France. La Peinture. Paris,
1900, in-4° ill., p. 7.

4. D’après une communication qu’a bien voulu me faire M. Max J. Fried-
laendeiyl’éminent directeur du musée de Berlin, il existe dans la galerie Crespi,
 
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