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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Gabillot, Cyrille: Les trois Drouais, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0174

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ministre, dont il avait peint le frère, Etienne-François, dix ans au-
paravant. C’est aussi vers cette époque que Drouais aurait exécuté
le portrait du comte de Provence, avec un globe terrestre, qui
est à Versailles.

*

❖ *

Il faut croire, avec Grimm, que la craie et le vermillon de
Drouais plaisaient aux femmes de Paris et même à celles de la cour,
car à peine Mme Du Bàrry était-elle devenue la maîtresse du roi
qu’elle demandait sou portrait au peintre à la mode. En l’année 1768,
avant d’être installée officiellement dans ses nouvelles fonctions,
puisque sa présentation à la cour date du mois de mai 1769, elle se
fit peindre en Flore par François-Hubert1. Ce portrait fut exposé au
Salon de 1769, avec un autre où la favorite était en habit d’homme.
Ces deux portraits n’eurent pas le même succès que celui de la
Pompadour. Néanmoins, ils firent sensation; la foule se pressait
pour les regarder, tellement même, que Horace Walpole, étant un
jour venu pour les voir, dut y renoncer.

JBachaumont, dans la chronique qui porte son nom, et Diderot
en parlent assez longuement. Voici ce qu’en dit le premier :

Ceux qui ont l’honneur de la connaître [ Mme Du Barry] trouvent que,
bien loin de la flatter, comme c’est l’usage, il ne fa pas rendue dans
toute la vérité de ses charmes. Des deux côtés, il lui donne également
un regard minaudier, appelé par les petits maîtres un regard en cou-
lisse, qui n’est point du tout celui de cette dame, très net, très franc,
très ouvert. Du reste le public est partagé sur les deux figures, aux-
quelles on a fait le grand reproche de ne pas se ressembler. Mme Du Barry,
en femme, est peinte en blanc, avec une guirlande de fleurs. En homme,
elle est en espèce d’habit de Gilles, la chemise décolletée. Les femmes ai-
ment mieux en général ce portrait-ci ; l’autre plaît davantage aux hommes2.

les animaux de Drouais; ce serait le portrait de Marie-Anne-Louise Drouais, lille
du peintre. Celui de JM. Goupil est signé et daté 1767. Un autre exemplaire, non
signé, a été adjugé à la vente Rothan pour la somme de i l 000 francs. — Un troi-
sième exemplaire, signé et daté 1767 également, a été vendu 55 000 fraucs le
30 avril 1904, à l’Hôtel Drouot. Il provenait de la succession Chauvelot de Ponlfol.
M. Paul Goupil possède un autre Drouais à peu près du même temps : Les Enfants
à la bouillie, qui serait le portrait de Marie-Anne et de son cousin Lutton.

1. On en a la preuve par un mémoire des ouvrages commandés par
Mme Du Barry à Drouais, mémoire publié d’abord par le baron Piclion et reproduit
depuis à plusieurs reprises, notamment par les Concourt. Nous le reproduisons
plus loin. D’après ce même mémoire, on voit que Drouais a fait au moins sept ou
huit répliques ou copies de ce portrait en Flore. M”6 Du Barry aimait ce costume,
quelle portait, dit-on, dans les petits appartements, et qui plaisait au roi.

2. Le portrait de Mme Du Barry en habit d’homme est bien connu par la gra-
 
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