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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Gabillot, Cyrille: Les trois Drouais, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0180

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

166

Madame du Barry avait accepté et plus probablement suggéré au
peintre ce costume de Muse; il est clair que Drouais n’eût osé, de
lui-même, imposer le costume sommaire décrit ci-dessus. Or, la favo-
rite dut retirer le portrait du Salon, sans aucun doute. Que s’était-il
donc passé? « Depuis que j'ai écrit ceci les lignes qu’on a lues plus
haut] » ajoute Mayrobert, « Mmc Du Barry est venue au Salon, et,
soit mécontentement de sa part, soit qu’elle fût instruite de celui
du public contre le peintre, soit égard pour les clameurs des dévots,
qui voudraient ne voir une femme que voilée des pieds jusqu’à la
tête, elle a fait ôter sou portrait et il ne paraîtra plus. »

En rapprochant certains faits, dont quelques-uns étaient ignorés
de Mayrobert, on peut faire la lumière sur cet incident. Mme Du Barry
avait accepté ou proposé ce déshabillé, sans doute parce qu'avec ses
idées de tille, elle espérait un succès pour ses charmes ainsi dévoilés.
Il arriva tout au contraire que le public fut choqué de l’indécence
du costume, car la dernière hypothèse de Mayrobert est seule admis-
sible, et se trouve conlirmce, d’ailleurs, par une lettre de Marigny.
Mme Du Barry, sûre de son empire sur le roi, se souciait assez peu
des murmures du public; il fallut donc que quelqu’un lui fit sentir
l’inconvenance de laisser un pareil portrait à l’exposition; sous une
forme ou sous une autre, l’invitation à le retirer ne pouvait venir
que des administrateurs du Salon, c’est-à-dire de l’Académie, ou
plutôt de son chef, le marquis de Marigny, directeur des Bâtiments.
Le marquis de Marigny fut certainement mêlé à l’affaire : dans une
lettre adressée à l’Académie au sujet du Salon suivant, et lue dans
la séance du 26 juin 1773, il fait observer à la Compagnie que « lors

30 616 livres; sur un double de ce mémoire que possédait M. Piclion, ta favorite
avait ajouté de sa main :

Je dois à Drois (sic). 30 616 livres.

11 a reçu à conte. 15 000 —

Il lui reste dû. 15 616 —

Réduire cette somme à. 15 000 —

Lui payer 5 000 contant, m’obliger à payer les 10 000 restant à la fin de l’année
prochaine. Drois sera contant de cette arrangement. Le portrait de Zamor se fera
en buste et Drois remetera tous mes tableaux à Louvesienne.

La comtesse Du Barry.

On verra plus loin, par un état des sommes recouvrées après la mort de
Drouais, que les 10 000 livres restantes furent effectivement payées par Mmc Du
Barry. — La petite Betzi avait été élevée par la mère de Mme Du Barry et passa
longtemps pour la fille de la comtesse, qui l’aimait beaucoup. Drouais avait
aussi exposé chez lui, aux Tuileries, le portrait de cette petite.
 
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