Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Vasnier, Henry: L' architecture dans les œuvres de Memlinc et de Jean Fouquet
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0221

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
GAZETTE DES BEAUX-ARTS

204

Fouquet, qui avait visité Rome avant la démolition de l’ancienne
basilique de Saint-Pierre, lorsqu’il y peigni t le portrait d’Eugène IV,
a reproduit très exactement l’intérieur de cet édifice dans la minia-
ture représentant le couronnement de Charlemagne U

Pour ne pas allonger cette étude par des exemples que je pourrais
citer ad infinilum, je me bornerai à ceux que je viens de décrire.

Tout critique qui voudra examiner à ce point de vue les œuvres
authentiques de Memlinc et de Fouquet y trouvera la confirmation
de ce que j’avance au sujet de leur exactitude et de leur conscience
dans la peinture des édifices. C’est une constatation matérielle qui
permet une affirmation catégorique, et d’autant plus facile à contrôler
que de bonnes photographies suffisent pour cela. En effet, si les
meilleures photographies laissent forcément à désirer quand on veul
s’en servir pour se rendre compte de la couleur et de l’harmonie de
ton d’une peinture, elles reproduisent exactement le dessin des
édifices qui y sont figurés, surtout lorsque ce dessin est ferme et
net. Et j’ajouterai que l’on peut facilement remarquer dans l'en-
semble des œuvres de Memlinc et de Fouquet combien l’architec-
ture joue un rôle plus important que chez la plupart — sinon la tota-
lité — de leurs contemporains, ce qui s’explique par leur amour et
leur connaissance de cet art.

Je n’en tirerai certes pas la conclusion que toute œuvre de
l’époque de ces deux maîtres dont l’architecture sera juste et vraie
devra forcément être attribuée à Memlinc ou Fouquet. S’il n’a guère
existé d’artiste non spécialiste qui, dans l’ensemble de ses œuvres
authentiques, ait traité l’architecture comme Memlinc et Fouquet,
il y a des tableaux d’autres maîtres où l’on trouve de bonnes repro-
ductions architecturales. D’autre part, je ne prétends pas que dans
toutes leurs peintures Memlinc et Fouquet aient absolument cherché
et atteint, à ce point de vue, la même perfection minutieuse que
dans le premier plan de Y Arrivée devant Cologne de la Châsse de
sainte Ursule ou la maison en charpente du Saint Martin des Heures
d'Etienne Chevalier. Mais je crois ne pas trop m’avancer en affir-
mant que l’on doit considérer comme ne pouvant être attribuée à
Memlinc ou Fouquet toute œuvre dont l’architecture est fausse et
inexacte.

ir. - a . v a s N IE R

E Dans les Mélanges G. B. de Rossi publiés par l’École française de Rome (1892,
p. 231 à 235), M. P. Durrieu a démontré la parfaite exactitude de cette miniature.
 
Annotationen