Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

NOTES D’ARCHÉOLOGIE MUSULMANE

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les difficultés, c’était le peuple chinois. Et nous voici une fois de
plus ramené à cette question des influences (que je crois indubi-
tables) exercées, à partir d’une certaine époque, par la Chine sur les
arts de l’Asie centrale. Les Turcs en furent les agents de transmis-
sion, et nous savons quels rapports étroits entretenaient avec les
empereurs de la Chine toutes ces dynasties turcomanes, les Seld-
jouks, les Ortokides, les Zenguides qui, partis des confins de l’Asie
désertique, vinrent fonder de si brillantes royautés dans l’Asie
centrale et dans l’Asie Mineure. Ces influences, on les retrouvera
dans l’architecture, dans l’enluminure des manuscrits, dans les

LAQUE D’iVOIRE

ART DE MÉSOPOTAMIE, XIII0 SIÈCLE
(Collection Carrand, au Bargello, Florence.)

cuivres. Et voici que le grand bassin du Ferdinandeum d’Innsbruck
vient nous les révéler dans l’orfèvrerie émaillée.

Un très grand plateau de cuivre incrusté d’argent, conservé à la
Bibliothèque royale de Munich, est un des plus somptueux objets
qu’ait produits cet art admirable. Il est décoré, en un médaillon cen-
tral, de sphinx ailés, et de deux zones circulaires concentriques, avec
des sujets divers, cavaliers en chasse, lutteurs ou personnages
assis et buvant, du style le plus pur; une frise superbe d’entrelacs
sépare ces deux zones. Le tout offre un aspect d’une richesse inu-
sitée. Il doit prendre place dans cette belle série des cuivres de
Mossoul, qui constitue certainement le groupe le plus remarquable
de monuments où se manifestèrent le goût et l’habileté des premiers
artisans de la damasquine.

L’inscription qui court circulairement sur l’étroit rebord donne
les noms et titres de Malik Rahîm Lûlû, atabek zenguide de Mos-
soul (1233-1259).

XXXV. — 3° PÉRIODE.

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