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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 3
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Batiffol, Louis: Marie de Médicis et les arts, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0241

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222

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

cents écus, somme, il est vrai, dont ni lui, ni sa veuve ne sont
payés en 1617, après la mort du maréchal d’Anere1.

A part Bunel, Marie de Médicis utilise peu des « peintres ordi-
naires du roi » tels que Marin le Bourgeois ou Ambroise Dubois,
l’auteur des peinturesde la chambre ovale de Fontainebleau, qualifié
cependant de « premier peintre de la reine » en 1606. Elle a ses
artistes à elle, qu’elle met dans sa maison avec un titre et des
appointements : Claude Bourcier en 1613, Jacques Berthelot en
1614, François Pulinat en 1615, Louis Beaubrun, lequel appartient à
toute cette dynastie qui commence avec Mathieu et Claude Beaubrun,
déjà attachés à la suite d’Henri III en 1589 en qualité de valet de
chambre, et se continuera sous Louis XIII et Louis XIV par Henri
et Charles Beaubrun. Elle donne à Pierre Courtois, en 1617, le
titre de « peintre émailleur ordinaire » de la reine, puis de valet de
chambre aux gages de dix livres. Elle va chercher des étrangers tels
que David Baudringhien, « hollandois de nation» —elle a« reconnu
par les ouvrages de peinture que David a fait par son commande-
ment et pour son service la grande expérience qu’il s’est acquise
en cet art » — elle nomme ces artistes ses « peintres ordinaires »;
elle emploie enfin des peintres anglais comme Pierre Ollivier, entre
autres pour sept portraits, en 1611, qu’elle paie 45 livres pièce2.

Ce sont des portraits, en effet, qu’elle commande de préférence.
Le portrait est une mode à cette date. On en échange presque annuel-
lement entre cours, surtout avec les cours d’Angleterre et les mai-
sons princières d’Italie. En 1603, le portrait de Marie de Médicis est
envoyé à Londres; en 1604, un autre est confié aux soins de l’am-
bassadeur, M. de Beaumont; la reine d’Angleterre, en 1605,
fait cadeau du sien et Marie répond que, pour remercier, elle
donnera prochainement un nouveau portrait d’elle avec celui de son
mari et de ses enfants quand ils seront terminés. Généralement

1. Bibl. Nat., Cinq-Cents Colbert, 221, fol. 315 v° et 92 fol. 3G r°. M. Paul
Lafoncl, qui ne mentionne pas ces renseignements, croit que Bunel a été
nommé peintre du Roi en 1612 (Paul Lafond, François et Jacob Bunel peintres
de Henri IV, Paris, Plon, 1898, in-8°, p. 37). Du temps où Henri IV était roi de
Navarre, Bunel lui avait peint beaucoup de portraits (Arcb. dép. des Basses-
Pyrénées, B 2910).

2. Sur Marin le Bourgeois voir : Bibl. Nat., nouv. acq. fr. 5400. et les Nouvelles
Archives cle l'Art français, 1876, p. 141-146; — sur Dubois, le P. Dan, Le Trésor des
merveilles de Fontainebleau, Paris, 1642, in-fol., p. 144; — sur les Beaubrun, Bibl.
Nat., ms. fr. 7854, fol. 165 v°, 198 v°; les Archives de l'Art français, 1853, p. 169;
Guillet de Saint-Georges, Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres
de l'Académie royale de peinture, I, 137-146.
 
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