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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 3
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Batiffol, Louis: Marie de Médicis et les arts, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0243

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'ÎU GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Les musées à Paris, en province — Nancy, Lille, Blois — et à
l’étranger fourniraient les éléments d’une liste assez longue de por-
traits de Marie de Médicis. Peu de reines ont plus fréquemment posé
devant les peintres, et il y a peu de peintres de mérite du temps
qui ne se soient essayés à cette tâche. Un des plus remarquables,
François Porbus, dont les œuvres si précises et si soignées four-
nissent à l'iconographie des documents de premier choix, n’a
malheureusement travaillé pour la reine, sauf cependant un court
passage à Paris, en 1606, qu’à une époque où les embarras financiers
et politiques commençaient à restreindre chez Marie de Médicis la
passion des portraits, multipliés jusqu’en 1610. Les comptes four-
nissent la date de trois tableaux de Porbus la représentant. Le
17 décembre 1617, Marie do Médicis ordonne de payer 1500 livres
« à François Porbus, peintre entretenu parle roy, nostre très honoré
sieur et fils, pour trois portraits de notre personne, l’un en grand
pour envoyer à nostre très chère fille la princesse d’Espagne et
un petit à mettre dans une boeste1. »

Les portraits qu’elle a fait faire de ses enfants sont nombreux, ou
du moins les traces qui nous en sont restées plus aisées à retrouver.
Elle a voulu avoir à peu près chaque année, et plusieurs fois par
année, les images des petits princes et princesses élevés au châ-
teau de Saint-Germain, sous toutes les formes : peinture à l'huile,
pastel, crayon; statuettes en cire, bronze, terre cuite; médailles.

Le dauphin a été naturellement l’objet de ses prédilections.
Assez fière de lui, — le dauphin était le premier qu’il y eût en
France depuis près de trois quarts de siècle, — la famille royale
envoyait son image partout. De 1602, date où on a commencé à des-
siner sa figure, jusqu’à 1611, par exemple, nous relevons les noms
d’une dizaine d’artistes qui ont été employés à ce travail. Après 1611,
les complications de la politique diminuent le nombre des portraits.
Dès le 16 janvier 1602, — l’enfant est âgé de trois mois et demi, —
Marie de Médicis charge Charles Decourt, « peintre du roi », de
« tirer un crayon » de lui, afin de l'envoyer à Florence à la grande-
duchesse. Un mois après, un peintre flamand — on ignore son nom

86, fol. 148 r°, 314 r°; 87, fol. 3 v°, 16 v° ; — Le Chevallier-Chevignard, Sur
quelques 'portraits de Henri IV (Gazette des Beaux-Arts, 1872, t. p. II, 367).

1. Bibl. Nat., Cinq-cents Colbert 92, fol. 162 v°, et 94 fol. 146 v°. Sur Porbus
consulter la notice de A. Baschet dans la Gazette des Beaux-Arts, 1868, t. II, p. 277.
— M. de Boislisle a connu un des deux documents que nous mentionnons (Nuwtâ
Arch. de l’Art français, 1879, p. 94). En 1616 Porbus fit quatre petits 'portraits
de la reine (Ibid., 1882, p. 14).
 
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