Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Batiffol, Louis: Marie de Médicis et les arts, 2
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0245

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
GAZETTE DES BEAUX-ARTS

“2 “2 6

qu’il me semble, » écrit-elle à la duchesse de Mantoue d’un tableau,
« que le peintre a fait le visage un peu grossi et bouffi, et qu’il [le
Dauphin] est plus beau que ne l’est ledit portrait, je ne laisserai pas
de l’envoyer à Mantoue, comme étant assez ressemblant ». L’artiste
n’est pour elle qu’un manouvrier. Et cependant, en 1604, ce manou-
vrier s’appellera Daniel Dumonstier, l’ancien valet de chambre
d’Henri III, comme tout à l’heure il s’appellera Dupré ou Porbus1.

En 1604, également, Charles Martin fait le portrait de l’enfant,
et aussi Decourt, puis un certain Paolo, diflicile à identifier, lequel
le « tire en cire », évidemment en vue d’une sculpture, toujours
pour l’Italie ; Claude Mallery, et enfin Guillaume Dupré. On connaît
les belles médailles que Dupré a gravées de la famille royale. Cet
artiste n’a pas exécuté que des médailles. Le 21 septembre 1604, il
venait à Fontainebleau, afin de prendre les traits du Dauphin et de les
reproduire en statuette de faïence émaillée. Nous savons de quelle
manière l’enfant a posé : « les mains jointes, l’épée au côté. » Le petit
dauphin à cheval, en faïence de Fontainebleau, conservé au Louvre,
et que M. Courajod attribuait à Dupré, serait-il l’œuvre réalisée à cette
occasion avec une pose modifiée? Le 10 mars 1605, le même Dupré
revenait auprès du prince, et, cette fois, le prenait en cire pour
façonner une statuette de bronze. Entre temps, un autre statuaire,
celui-là « flamand, retiré à Florence, le tiroit en cire, de la hauteur
d’un pied et demi, par le commandement de la roine, pour le jeter
en or, et l’envoyer à l’Annonciade de Florence. » Peut-être s’agit-il
de Pierre Franqueville, Flamand habitant l’Italie. En 1606, Marie de
Médicis fait dessiner le portrait de son fils de nouveau par Charle
Martin, puis par Fréminet, le professeur de dessin de l’enfant;
par François Porbus, qui, venu à Paris avec la duchesse de Mantoue
pour le baptême du dauphin, est présenté à la famille royale; et
l’année suivante, Decourt reprend le crayon; Dupré, à Fontaine-
bleau, travaille à une nouvelle médaille2.

Le vendredi 11 février 1611, écrit Jean Héroard, dans son Jour-

1. Sur les Dumonstier, voir les intéressants articles de M. J.-J. Guifîrey : Les
Dumonstier, dessinateurs de portraits au crayon (dans la Revue de l'art ancien et
moderne, juillet, août, novembre, décembre 1905 et janvier 1906).

2. Sur l’attribution à Dupré de la statuette en faïence de Louis XIII conservée
au Louvre, voir L. Courajod, Leçons professées à l’École du Louvre, Paris, 1903,
in-8°, t. III, p. 271. La plus récente notice sur Dupré est celle de F. Mazerolle, Les
médailleurs français du xve siècle au milieu du xvue. Paris, 1904, in-4°, t. I,
p. cxxix et suiv. On trouve des documents relatifs à Guil. Dupré et Jean Warin
dans le ms. nouv. acq. fr. 1194 de la Bibl. Nat.
 
Annotationen