Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Batiffol, Louis: Marie de Médicis et les arts, 2
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0250

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
MARIE DE MÉDICIS ET LES ARTS

231

neur de la demeure dont la pièce est retirée. Elle connaît si bien la
valeur de ces objets que, si elle organise une fête à Saint-Germain,
à propos d’une comédie que doivent jouer ses enfants elle écrira au
surintendant des Bâtiments de faire enlever les tentures précieuses-
qui se trouvent dans la salle, et, en cas d’accident, d’incendie, de
n’en mettre que d’ordinaires tirées du Garde-meuble : c’est le temps
— détail caractéristique — où ce surintendant, qui est le duc de Sully
(avant lui M. de Sancy, et après lui M. de Fourcy), porte le titre offi-
ciel de « surintendant et ordonnateur des bastimens et tapisseries1. »
Les œuvres de sculpture ne semblent pas avoir intéressé Marie
de Médicis à un égal degré, bien que, comme pour toutes les autres
manifestations de l’art, elle ait tenu à ne pas paraître indifférente.
Il n’y a pas lieu de s’arrêter à l’ouvrier tourneur qu’elle faisait
venir dans son cabinet pour lui voir exécuter des sculptures sur
bois, telles que des chapelets de saint François, lesquels elle distri-
buait aux princes et à ses dames. Mais, de même qu’elle se plaisait
à envoyer des portraits de membres de sa famille à l’étranger, de
même, en moins grand nombre, elle envoie bustes et statuettes.
Nous avons fait allusion à des statuettes de faïence émaillée, de
bronze ou d’or de son (ils le dauphin, commandées par elle. Elle
commande également des bustes de Henri IV, surtout le lendemain
de la mort de celui-ci, et les adresse à ses parents d’Italie par les
auteurs eux-mêmes. Il est fâcheux que le peu de cas qu’on fait à
cette époque des artistes, empêche la plupart du temps le scribe
qui rédige les lettres de la reine de nommer le sculpteur dont
il se contente de dire qu’il est « fort excellent en son art2 ».
La seconde raison de ses commandes est, encore ici, le désir de
donner aux couvents. En 1611, les « maistres sculpteurs » Nicolas
de Cambrai et Georges Alternant reçoivent d’elle 1 470 livres « pour
leur façon et fourniture de dix figures de bois qu’ils ont faites et
dorées par notre commandement », dit Marie de Médicis, « à savoir :
deux grandes et huit moyennes, desquelles nous avons fait don et
présent à l’église des Feuillans du faubourg Saint-Honoré de cette
ville, pour l’ornement et décoration d’icelle. »

1. Bibl. Nat., ms. fr. 18600, fol. 625 v° ; Nouvelles Archives de l’Art français, 1879,
p. 240. On trouvera d’intéressants détails sur la valeur des riches tapisseries et
la façon dont les amateurs se les disputaient dans les lettres du nonce Bentivoglio
(.Lettere, Florence, 1863, t. I, p. 139).

2. Bibl. Nat., Cinq-Cents Colbert 88, fol. 227 r°. Sur les bustes de Henri IV,
voir l’article de M. P. Vitry dans la Gazette des Beaux-Arts, 1898, t. Il, p. 452-
466.
 
Annotationen