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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 3
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Batiffol, Louis: Marie de Médicis et les arts, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0257

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238

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de bois, arriva. Marie de Médicis avait écrit qu'il ne fallait pas at-
tendre son retour pour ériger la statue et l’inaugurer : le 23 août
eut lieu cette cérémonie solennelle, qui ne consista qu’à dresser le
monument, et à laquelle assistaient : les commissaires chargés de la
construction du Pont-Neuf, les premiers présidents du Parlement,
M. de Verdun, de la Chambre des Comptes, M. de Nicolaï; le procu-
reur général, M. de Bellièvre, le lieutenant civil, les trésoriers géné-
raux de Paris; le prévôt des marchands, M. Miron et ses quatre
échevins; Pierre de Franqueville, qualilié de « premier sculpteur de
Leurs Majestés », le gouverneur et le prévôt de Paris. On introduisit
dans le ventre du cheval une inscription peinte sur vélin, enfermée
en un tuyau de plomb avec de la poussière de charbon afin de la
mieux conserver. Celte inscription, œuvre de M. Gilbert Gaulmin de
la Guyonnière, savant orientaliste, disait que le grand-duc de Tos-
cane Ferdinand avait commandé la statue à Jean de Bologne et
l’avait fait achever d’Célabourer » par Pietro Tacca « son sculp-
teur » en mémoire d’Henri IV1. La statue du Pont-Neuf était-elle
donc un présent du grand-duc? On pourrait le croire d’après celte
inscription : « sur ce que vous aviez su », écrivait Marie de Médicis
au début de l’affaire, en 1605, à son oncle, « que je désirois faire faiie
l’effigie du roi Monseigneur à cheval en bronze, vous aviez l’inten-
tion de faire faire, par delà, la dite effigie par les mains de Jean
Boulongnc et me l’envoyer; vous me voulez faire celte courtoisie ».
Puis, quelques jours après l’inauguration, la régente étant revenue à
Paris et ayant fort admiré la statue qu’elle disait voir de son appar-
tement du Louvre, écrivait au grand-duc de Toscane pour le remer-
cier <t de ce bel effet de votre courtoisie et bonne volonté. C’est un pré-
sent », disait-elle, « qui m’a été du tout agréable ». Pas très certaine
probablement du cadeau lui-même, Marie de Médicis, nous l’avons
vu, avait envoyé à Florence afin de régler le prix de la fonte du
cheval, et deux ans après l’envoyé florentin lui rappellera qu’elle

1. Bibl. Nat., Cinq-Cents Colbert 89, fol. 272 v° ; —Mém. de la Soc. de l’Hist. de
Paris, lll, 4 876, p. 284; — Iléroard, Journal, II, 177;— Bibl. nat., ms. fr. 24 447,
fol. 300. Les détails de l’inauguration de la statue sont donnés par le Mercure
françois (1614, p. 492), Malherbe (Lettres, III, 486); Fontenay-Mareuil (Mémoires,
éd. Michaud, p. 80). — L’inscription mise dans le cheval de hronze (Bibl., Nat.,
ms. lr. 10210, fol. 15, et Copie cl’une inscription contenue dans une peau de vélin
enclose dans un tuyau de plomb et mise dans le ventre du cheval de bronze sur
lequel la statue de Henry le Grand est posée, Paris, F. Morel, 1614, in-12) est attri-
buée à G. Gaulmin de la Guyonnière par l’auteur de la Description ancienne et
nouvelle de la statue de Henri IV, Paris, 1817, in-12, p. 5.
 
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