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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 3
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Gabillot, Cyrille: Les trois Drouais, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0275

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“254

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

N’eût-il eu que cette qualité, il mériterait de n’être pas oublié;
mais il en possédait d’autres. Ses personnages ne posent pas unique-
ment pour le spectateur; ils font presque toujours quelque chose,
et leur genre d’occupation rappelle les goûts du jour (Drouais aimait
l’actualité) : les uns sont en vendangeurs, en jardiniers, en mon-
treurs de marmottes; d’autres tiennent une fleur, font de la musique,
jouent avec un chat ou un chien, portent un nid d’oiseau. Ses por-
traits d’enfants, en particulier, sont le plus souvent des tableaux
de genre; le portrait, ainsi rendu plus familier,paraissait une nou-
veauté; ajoutez qu’il était toujours touché spirituellement et sans
efforts.

Au point de vue de la facture et du coloris, je sais qu’on ne
trouve pas, chez Drouais, la pâte solide, le coloris brillant de quel-
ques-uns; on peut lui reprocher des manques de valeurs dans les
étoffes de ses dernières œuvres, des plis trop durs ef trop multipliés,
des accessoires (en particulier les animaux) négligés; mais ses têtes
sont vivantes, ses chairs finement modelées, fraîches et douces à
l’œil, et plusieurs ont pris, sous l’action du temps, des tons ambrés
très fins. Ainsi le temps a donné tort à Diderot, et, à tout prendre,
il est heureux que les amateurs nous aient invités à étudier d’un
peu plus près le maître aimable ef charmant que fut François-
Hubert Drouais.

GEKMAIN-JEAN-DROUAIS (1768-1788)

Celui-ci tenait de son père et de son grand-père un esprit vif et
curieux. Aussi s’enthousiasma-t-il, à ses débuts, pour les doctrines
de l’école néo-antique, alors en grande faveur auprès des jeunes
artistes. Sa mort prématurée, le bruit fait par ses amis et son maître
David autour de ses ouvrages, l’ont rendu presque célèbre. Sou école
le regarda même comme une sorte de prodige. Avec le temps, sa
gloire s’est un peu obscurcie. Ce qu’il a laissé ne nous semble pas
justifier les exagérations laudatives prodiguées à son talent. Sa vie
nous intéresse surtout parce qu’elle a été mêlée à celle de son
maître.

Germain-Jean, le troisième des quatre enfants de François-Hubert
Drouais et de Anne-Françoise Doré, naquit le 24 novembre 1763, et
fut baptisé le même jour à Saint-Roch. 11 eut pour parrain son
oncle maternel Germain Doré, maître serrurier, et pour marraine
une dame Marie-Jeanne Pancatelin. La seconde sœur d’Anne-Fran-
 
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