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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 3
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Gabillot, Cyrille: Les trois Drouais, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0276

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LES TROIS DROUAIS

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çoise, Marie-Jeanne Doré, habitait avec les Drouais. Elle surveilla
l’éducation de Germain-Jean et de Marie-Anne, les seuls enfants
restant à sa sœur et à son beau-frère. Marie-Jeanne Doré paraît
avoir été douée d’une certaine fermeté de caractère : on la surnom-
mait « tante sévère » dans la famille. Germain-Jean lui témoigna
toujours une vive affection.

Après la mort de son père, avec lequel il avait d’abord travaillé,
le jeune garçon fut confié aux soins de Brenet. De cet atelier il passa,
vers 1780, dans celui de David, revenu tout récemment de Rome.
Il suivit en même temps les cours de l’Académie de peinture, dont
il devint rapidement un des plus brillants élèves.

En 1783, ses professeurs le jugèrent en état de concourir pour
le grand prix. Le sujet à traiter cette année-là était : Jésus-Christ
ressuscitant le fils de la veuve de Naïm. Suard et Chaussard racon-
tent1, d’après David, ce qui advint à Drouais pendant le concours :

... Le terme du concours était près d’expirer lorsque Drouais arrive un
jour chez M. David et lui apporte un fragment de son tableau que, dans
un moment de découragement, il avait coupé par la moitié. Le maître
juge, par ce fragment, du mérite de la composition. « Malheureux, dit-il,
qu’avez-vous fait? Vous cédez le prix à un autre. » — « Vous êtes donc
content de moi? » lui répondit le jeune homme. — « Très content. »

— « Eh bien! j’ai le prix; c’est le seul que j’ambitionne... »

Ce tableau de Drouais appartient à M. Noël Valois, membre de
l’Institut. 11 ne présente rien de remarquable, sinon la cicatrice du
coup de couteau donné par l’auteur, qui en détacha la figure du
Christ.

Germain-Jean triompha, d’ailleurs, avec éclat au concours sui-
vant, en 1784. Cette fois, les peintres avaient à traiter : La Chana-
néenne aux pieds de Jésus-Christ. Dans sa séance du 28 août de la
meme année, l’Académie attribua le premier prix de peinture au
« sieur Germain-Jean Drouais, de Paris, élève de MM. Brenet et
David, fils de feu M. Drouais, conseiller de cette Académie, âgé de
vingt ans et demi, qui a fait le tableau marqué de la lettre B. ».
Guillaume Lethière eut le second prix.

Chose assez rare, les choix du jury eurent l’entière approbation
des élèves de l’Académie, qui portèrent en triomphe les jeunes lau-
réats. Suard et, à son imitation, tous les auteurs de notices sur

1. Suard, Mélanges de littérature, Paris, 1806 (2e éd.), t. III : Éloge de Drouais;

— Chaussard, Le Pausanias Français; Salon de 1806, Paris, 1806, p. 337 : Notice
fnstoriciue sur Drouais,
 
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