Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

LES « BELLES HEURES » DU DUC DE BERRY

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est représenté en prière, couronne en tête ; derrière lui tombe un
rideau qui laisse passer le bras, armé d’une masse, d’un de ses
officiers1. Malheureusement cette effigie est de très petite propor-
tion. Cependant, en examinant l’original à
la loupe, on reconnaît le dessin du profil du
duc tel que le donne le merveilleux por-
trait peint sur la première page du volume
de Chantilly. L’aspect est rajeuni, mais c’est
bien là la physionomie du prince, physio-
nomie très vulgaire il faut l’avouer, avec
le nez un peu retroussé entre deux joues
empâtées. Sur le verso du même feuillet
nous rencontrons le portrait (reproduit ici
en lettre) de la duchesse de Berry, la seconde
femme du duc Jean, Jeanne de Boulogne,
comtesse d’Auvergne, mariée au duc en
13892. La duchesse est également en prière.

Derrière elle se tient aussi un officier por-
tant une masse, mais qui cette fois est mon-
tré entièrement à découvert3. La réunion des

1. Nous reproduisons cette miniature. — L’ori-
ginal présente des traces très nettes de repentirs de
l’artiste. On peut constater que, avant de mettre
une couronne sur la tête du duc, il avait commencé
par coiffer le duc d’un bonnet analogue comme
forme à celui que le prince porte dans la première
miniature des Très riches Heures de Chantilly. Le
rideau, qui ne laisse passer que le bras d’un mas-
sier, semble aussi une correction faite après coup.

2. La statue funéraire de la même duchesse exis-
tait jadis à Bourges, et l’on sait que Hans Holbein,
venu en France, Fit, d’après cette statue, un admi-
rable dessin, conservé aujourd'hui au musée de Bàle
(reproduit par M. Gonse, L'Art Gothique, p. 266, et
par M. J. Guiffrey en tête des Inventaires cle Jean
duc de Berry). Il est très intéressant de comparer
notre miniature avec le dessin de Holbein. On constate,
par la concordance des effigies, que, malgré l’extrême
exiguïté des proportions, la tête de la duchesse est
véritable portrait, visant à la ressemblance des trait

3. Ces figures de massiers, dans les manuscrits
des premiers rois de la maison de Valois, méritent
une remarque très judicieuse, dont l’honneur revient
être parfois des portraits d’artistes.

LE DUC JEAN DE BERRY
MINIATURE

DES « BELLES HEURES »
DU DUC DE BERRY
ÉCOLE FRANÇAISE
DU XV0 SIÈCLE

(Collection du baron
Edmond de Rothschild.)

, dans les Heures cVAilly, un

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français datant de l’époque
d’attirer l’atlention. D’après
à Courajod, elles pourraient