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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Chennevières, Henry de: Les récentes acquisitions du départment de la peinture au Musée du Louvre (1904 - 1905)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0328

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LES RÉCENTES ACQUISITIONS DU LOUVRE

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quises comme morceaux tout particuliers. Il faut rappeler, pour
mémoire, l’entrée au Louvre du Calvaire du Parlement, venu du
Palais de Justice de Paris, et dont les amis de la Gazette savent,
de longtemps, l’histoire et la valeur L

Sans nulle transition et par un jeu de l'ironiste hasard, nous
voici passer de la célèbre peinture des entours de 1475 aux
primes années du xvme siècle, avec un pastel de Vivien : Portrait
du peintre François Lemoyne. A qui n’a vu le Fénelon de la Pinaco-
thèque de Munich et les portraitures du château royal de Schleiss-
heim, Vivien peut paraître un pastelliste d’exact mais froid mérite,
•C’est, en effet, aux diverses cours d’Allemagne où les princes-évêques
et les électeurs se le disputèrent à l’envi, qu’il laissa des œuvres de
vraie saveur vigoureuse. Un autre pastel acquis antérieurement
fut la Vieille nourrice de Crozat, par Rosalba Carriera. Qui ne sait
le voyage de la brillante Vénitienne à Paris (1720), sa réception
•chez le fastueux financier collectionneur, les suffrages de l’Aca-
démie royale l’accueillant d’une voix unanime ? La Rosalba ne pou-
vait remercier... qu’en crayons de couleur. Comment alors oublier
de portraire la nourrice de Crozat, un être familier qui, semblable
•aux nourrices de tragédies, vaguait dans l’hôtel du maître :
■souvenir domestique, rapporté de Toulouse, berceau des deux
Crozat, Toulouse où leur père fut longtemps cocher d’un capitoul?
Le mode rapide et de pleine lumière de cette tête de paysanne du
Lauraguais voisine, par plus d’un point, les « préparations » que,
vingt ans plus lard, La Tour devait réaliser si surprenantes.

Pour dignes d’estime et de gratitude que soient les tableaux
hollandais et flamands du baron Arthur de Rothschild, il faut bien
■confesser, à la gloire de notre xvnie siècle, qu’une autre part de son
legs, quatre Greuze, eut tout le succès d’avide curiosité. Non
qu’ils fussent de l’exquise facture de la Laitière que Mme la baronne
Nathaniel de Rothschild nous laissait récemment : — le fils n’aura
pas voulu, par déférence, faire ombrage au Greuze maternel. Les
Leux Amies, groupe de jeunes filles, debout de face, vues jusqu’aux
genoux, peinture de la dernière période du maître; deux demi-
figures : l’Enfant à la poupée; Y Effroi, étude préparatoire du
tableau du Metropolitan Muséum de New-York; Y Oiseau mort,
œuvre exposée en 1800, et qui n’est, à longue distance d’années,
qu’une variante du même sujet des Salons de 1759 et 1765, dont 1

1. Y. Gazette des Beaux-Arts, 1901, t. II, p. 101, et 1904, t. II, p. 76.

xxxv. — 3° PÉRIODE.

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