Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

COURRIER DE L'ART ANTIQUE

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directeur de la collection Hamdi-bey, a pratiqué des fouilles à Tralles en
Lydie, et à Alabanda en Carie. A Tralles, le hasard a fait d’abord découvrir,
dans les ruines d’un gymnase romain, une admirable collection de statues
grecques, ou plutôt de co-
pies de statues célèbres :
une Caryatide (dont on
possédait déjà une répli-
que sans tête trouvée à
Cherchell), une Nymphe
demi-nue tenant une vas-
que, un éphèbe se repo-
sant après les fatigues de
la palestre, une tête de
femme (Muse ou Proser-
pine?) d’un type nouveau
et très séduisant. De ces
œuvres, la plus belle est
l’éphèbe, qui remonte in-
contestablement à un mo-
dèle de la seconde moitié
du ive siècle; M. Collignon
a fait connaître une figu-
rine de Tanagra,représen-
tant un éphèbe assis, dont
le type et le vêtement sont
identiques. La tête, que
nous publions à part,
constitue un enrichisse-
ment notable du trésor
encore si incomplet de
l’art antique. Quant à la
Lête de femme, elle est
faite pour convaincre de
leur ignorance les archéo-
logues qui pourraient se
croire bien instruits. Voilà
une œuvre charmante,
pleine de caractère, qui ne
ressemble arien de connu,
où Ton démêle les influen-
ces d’écoles très diverses

et à laquelle personne ne peut assigner de place certaine dans la longue série
des têtes helléniques ! L’archéologie de l’art tend à devenir une science positive ;
mais elle n’est encore qu’une science conjecturale. — A la suite de cette heureuse
trouvaille, Edhem-bey vint instituer à Tralles des fouilles régulières qui lui
donnèrent encore quelques bons morceaux de sculpture : une grande tête de
femme, d’un style sévère qui rappelle la Pénélope du Vatican, une jolie tête de

EPI1E RE DE TRALLES
(Musée de Constantinople.)