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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 5
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Jamot, Paul: Les salons de 1906, 1, La peinture à la Société nationale des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0378

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LES SALONS DE 1906

(premier article

LA PEINTURE A LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES BEAUX-ARTS

Un grand artiste n’est plus, qui fut une de nos gloires, un des
maîtres les plus originaux de l’école française et de toutes
les écoles. Sa mort, survenue un mois avant que la Société
dont il était membre ouvrît ses portes, répand un voile de tristesse
sur le Salon de ce printemps. Et notre deuil n’est point de ceux où
le sentiment de ce que nous perdons s’efface presque devant l’admi-
ration de ce qui nous est laissé, un de ces deuils triomphaux — Sym-
phonie héroïque ou funérailles d’un Hugo — dont un peuple salue le
départ du grand homme à qui la nature donna sans compter les jours
nécessaires. Car le mal terrible qui nous enlève Eugène Carrière,
après trois années de souffrances héroïquement subies, l’arrête en
pleine maturité ; il nous fait perdre qui sait combien de chefs-d’œuvre,
annoncés et garantis par l’admirableportrait du sculpteur Devillez et
de sa mère, ou celui non moins admirable de M. Arthur Fontaine et
de sa lille, pour citer seulement des toiles qui, peintes pendant les
trêves de sa lutte contre la maladie, comptent parmi ses créations les
plus complètes, les plus originales, les plus belles...

La Gazelle des Beaux-Arts ne manquera pas de consacrer à Car-
rière une étude méthodique et détaillée que je ne prétends pas même
esquisser ici. Le rôle du salonnier est de distinguer, s’il le peut, les
tendances diverses, souvent contraires et parfois fugitives, entre

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