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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 5
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Michel, André: Les récentes acquisitions du départment de la sculpture (Moyen Âge, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0422

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396

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

avait été construite à l’époque carolingienne dans un vallon au
bord de l’Eure, entre le bourg de Coulombs et le château de Nogent-
le-Roi. Au cours des âges, elle avait passé par tous les états
successifs de l'architecture médiévale et subi aux xvic, xvne et
xvme siècles de notables réfections, quand ses religieux furent
dispersés en 1790 et ses bâtiments bientôt après ruinés. Il n’en
reste aujourd’hui que quelques morceaux, çà et là épars : nos deux
colonnes avaient été recueillies dans une propriété privée, à
Lormaye, au bord du Roulebois et servaient de soutènement à une
grille de jardin.

M. L. Merlet a vu en 1863, « gisant par terre, quatre chapiteaux
octogones, sans ornement » et encastré, dans le mur d’une étable,
parmi d’autres débris de différents âges assez mutilés et qui n’ont
qu’une importance secondaire, un autre chapiteau « sculpté et qui
représente, d’un côté, dix botes féroces s’entre mordant et, de l’autre,
deux petits personnages. » Il suppose que ces débris provenaient,
comme nos colonnes, de l’église d’Odolric, évêque d’Orléans, qui,
entré par héritage en possession de la terre de Nogent, vers 1022,
entreprit aussitôt la reconstruction de l’église abbatiale. Cette hypo-
thèse est inadmissible, au moins pour ce qui concerne les colonnes
du Louvre. C’est plutôt du temps de l’abbé Roger, qui administra
l’abbaye pendant près d’un demi-siècle et mourut en 1174, qu’il
convient de les dater. 11 obtint successivement de Louis le Gros, de
Mathieu de Montmorency, enfin du roi Louis VII d’importantes
donations en faveur de son abbaye; au retour de la Terre Sainte,
en 1160, le roi de Lrance les confirmait solennellement. Roger fit
beaucoup travailler les architectes et les maçons; il fonda des
prieurés à Mazy, à Carrière-sous-Saint-Germain-en-Laye, à la Made-
leine près de Mantes et dépensa tant d’activité et aussi tant d’argent
qu’en dépit des riches donations qu’il avait provoquées, il laissa en
mourant des dettes que son successeur, l’abbé Humbert, s’occupait de
liquider en 1179. A cette époque et dans cette région, les architectes
ni les maçons ne faisaient défaut, et Roger put trouver aisément
tous les collaborateurs dont il avait besoin dans les chantiers voi-
sins de la cathédrale de Chartres qui étaient de son temps en pleine
activité. Pourtant, ce n’est pas absolument ou exclusivement l’art
chartrain que nous retrouvons dans les colonnes de Coulombs. Si
quelques motifs de rinceaux à découpure orientale rappellent le
décor de certaines colonnettes du Portail Royal, la forme même de
ces colonnes où s’enroulent de puissantes torsades à la manière
 
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