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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 5
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Michel, André: Les récentes acquisitions du départment de la sculpture (Moyen Âge, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0431

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404

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ceux de ce Ramo di Paganello que les textes nous signalent comme
revenu «ex partibus iil t/r amont â$iis », les ivoires surtout pourraient
servir à expliquer ces pénétrations dont témoignerait, entre beau-
coup d’autres, avec la Vierge de l’Annonciation du Louvre, la
Madone avec l'Enfant que Nino sculpta à Santa Maria Novclla pour
le tombeau d’Aldobrandino Cavalcanti.

C’est encore une Vierge d'Annonciation, mais en albâtre, age-
nouillée et allemande, que le musée a acquise de la même collection
Goldschmidt et dans le meme lot. Il s’agit évidemment d’une œuvre
très caractéristique, de Tilmann Riemenschneider ou de son atelier;
mais l’attribution au maître lui-même est plus que vraisemblable
et a rencontré l’adhésion de tous les spécialistes allemands qui ont
vu celte jolie statuette. Nous ne connaissons pas l’histoire des
mutations successives qui l’amenèrent dans le cabinet de
Léopold Goldschmidt; mais il faut noter que Fôrster, dans ses
Denkmale deutscher B au Juins t, Bildnerei wirl Malerei (Leipzig, 1856)
l'a gravée et signalée comme se trouvant à Erfurt dans la collection
du chanoine Wurschmidt (t. 11, p. 22) et provenant d’une ancienne
église Saint-Pierre, transformée en magasin militaire.

*

❖ ^

La recherche de l’élégance, l’abus des formules, la survivance,
dans une atmosphère raréfiée d’atelier, d’un idéalisme conventionnel
et que la présence réelle de la nature ne vivifiait plus, auraient
rapidement engendré la décadence et la mort, si par un vigoureux
retour aux sources mêmes de la vie les imagiers n’avaient rendu la
force et la santé à leur art. Comment se fit, par le portrait et d’abord
chez les « tumbiers », cette évolution « réaliste », cette « renais-
sance » naturaliste, c’est ce qu’il est superflu de rappeler ici. Il im-
porte seulement de noter que le Louvre possède désormais deux
glorieux témoins de ce grand et fécond mouvement, les deux statues
maîtresses qui en furent, dans la seconde moitié du xiv° siècle, comme
l’aboutissement ou le couronnement. Charles A7, « droit artiste et
appris ès-sciences », comme écrivait Christine de Pisan, fut le grand
Valois de cette époque. Il aima, entre tous, les «beaux maçonnages»
et « se démontra vraiarchitecteur, dessinateur certain et prudent or-
donneur, lorsque les belles fondations fit faire, en maintes places, no-
tables édifices beaux et nobles, tant d’Eglises comme de chasteaux
etaustres bastimentsà Paris et ailleurs; si comme assez près de son
 
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