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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 5
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Michel, André: Les récentes acquisitions du départment de la sculpture (Moyen Âge, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0440

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Aucun cloute ne pourra s’élever sur l’attribution, l’identifica-
tion et la paternité des deux bustes dont les plâtres originaux,
provenant de la succession deMme Raoul-Rochette, tille du sculpteur,
et par elle de Mme Maurice Sand, ont été acquis l’an passé. C’est
bien Mmc Houdon, la femme du grand sculpteur, qui rit à bouche
ouverte dans celte admirable effigie familière et vivante du maître
du portrait — et la miniature acquise en même temps que le buste
et provenant cl’une autre tille du sculpteur, l’établirait, à défaut d’une
tradition de famille constante et vérifiée. — A côté d’elle, sa fille
Sabine, dont on a pu voir passer des répliques en marbre en vente
publique, mais dont aucune n’égale pour la finesse du modelé
et le pétillement de vie spontanée et heureuse, le modèle caressé
par la main même du père et du sculpteur. Ces chefs-d’œuvre
prendront bientôt place, près de Louise Brongniart et de son frère,
dans la salle Houdon et le Louvre offrira ainsi à l’admiration du
monde un ensemble vraiment significatif de portraits d’un de nos
plus grands « imagiers ».

Un autre morceau de Houdon, simple maquette, mais étince-
lante de verve et d’esprit et enlevée avec une incomparable virtuo-
sité du bout de l’outil dans la terre humide, a été donné au musée
par le comte Albert de Vandcul qui le tenait directement, par héri-
tage, de la fille de Diderot. On le considérait dans la famille comme
un projet de tombeau ébauché par le statuaire pour son ami ; mais
une inscription manuscrite, que l’écriture, le style et la pensée dé-
noncent comme contemporaine de la maquette elle-même, ne laisse
aucun doute sur sa destination :

L'an 177...

...Prince de Gai... V. Ch. de II...
trouva l'heure oh tous les fantômes
de la vie s'évanouissent et oh il ne reste
à l'homme que la vertu qui le console
et l'amitié qui le regrette.

Cette inscription, dont nous reproduisons exactement la disposi-
tion, donne très fidèlement le thème du bas-relief. Le mort
s’apprête à entrer dans son cercueil, soutenu par la Vertu et
pleuré par l’Amitié; derrière lui, dans la paroi où s’adosse le
monument, en fins reliefs dégradés, tous les fantômes de la vie
s’évanouissent.
 
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