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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 5
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Réau, Louis: L' exposition centennale allemande à Berlin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0447

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L’EXPOSITION CENTENNALE ALLEMANDE A BERLIN 419

est rien. A côté de la grande peinture académique et convention-
nelle, la Centennale nous révèle un art plus intime et plus sincère,
que les progrès de notre éducation artistique nous disposent à mieux
comprendre. Nous n’avons plus la superstition des sujets mytholo-
giques ou religieux; la valeur intrinsèque de la peinture nous Im-
porte plus que la dignité du motif. De là une transmutation des

Cliché F. Bruckmann, Munich.

PAYSAGE, PAR JOSEPH-ANTON KOCIl
(Galerie grand-ducale, Carlsruhe.)

valeurs, qui modifie d’une façon appréciable notre évaluation des
œuvres d’art.

Ce qui caractérise essentiellement la peinture académique, c’est
l’influence que s’arrogent sur elle l’érudition et la littérature. Pen-
dant plus d’un demi-siècle l’art est complètement asservi à l’esthé-
tique: Carstens et Thorwaldsen appliquent les théories néfastes pro-
fessées par Winckelmann dans son Histoire de l'Art ; les Nazaréens
empruntent leur programme aux Effusions d'un moine artiste de
Wackenrôder; Cornélius s’obstine dans son rêve d’un art purement
 
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