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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 6
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Tourneux, Maurice: L' exposition du XVIIIe siècle à la Bibliothèque nationale, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0476

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446

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Les comptes de la Maison du Roi, jadis dépouillés par Louis
Courajod pour l’introduction du Livre-Journal de Lazare Duvaux
et les recherches de Maze-Sencier dans les registres des présents
aux ambassadeurs et aux souverains prouvent amplement que vers
le milieu du siècle et du règne de Louis XV les miniatures sur
vélin et sur émail étaient la monnaie courante des politesses offi-
cielles ; mais parmi ceux qui les exécutaient, bien peu sont sortis
de l’obscurité, et si l’on connaît par ailleurs le Genevois Jean-
Etienne Liolard, les renseignements sont nuis, ou peu s’en faut,
sur Duvigeon, sur Vincent, sur Michel Lebrun et son fils, dont les
noms reviennent fréquemment dans les relevés des dépenses
royales. Par une distinction un peu subtile, le Comité de l’Expo-
sition, n’ayant admis que les gouaches et les miniatures à l’huile,
nous réduit aux conjectures sur une partie du labeur de ces
habiles gens.

Le marquis Philippe de Chennevières, qui partage avec Léon
de Laborde la gloire d’avoir pressenti, favorisé ou satisfait toutes
nos curiosités, avait eu la velléité d’écrire un livre sur Les Artistes
étrangers en France — sorte de contre-partie du très utile réper-
toire de Louis Dussieux [Les Artistes français à P étranger), — dans
lequel il eût montré quelles séductions la France exerçait jadis
dans les contrées les plus lointaines et combien aussi elle avait
dû à ces alluvions fertilisantes. De ce livre trois chapitres seule-
ment, consacrés aux Suédois Roslin, Sergell et Wertmuller, ont été
publiés par la Revue universelle des arts ; il n’est pas douteux que
si Philippe de Chennevières n’avait pas été détourné de cette tâche,
il eût fait une belle place aux miniaturistes et aux gouacheurs qui,
depuis la Régence jusqu’à la fin du règne de Louis XVI, nous
vinrent d’au delà du détroit du Sund et trouvèrent à Paris la
faveur et la renommée, tels, par exemple, que Nicolas Lafrenscn et
Pierre-Adolphe Hall.

Lafrensen — ou, pour se conformer à la déformation que le cata-
logue de l’Exposition a respectée, Lavreince — est, il faut bien le dire,
un succédané de Klingstedt, ou, mieux encore, de notre Baudouin
dont la mort prématurée le fit hériter de sa clientèle, mais qui lui
reste supérieur par la verve et le brio du pinceau. Nous retrouverons
d’ailleurs Lavreince à la section des gouaches; il suffit de signaler
ici quelques portraits agréablement traités.

La renommée de Hall est de meilleur aloi et nous semble infini-
ment mieux justifiée; il n’a dû son succès qu’à son seul talent
 
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