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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 6
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Tourneux, Maurice: L' exposition du XVIIIe siècle à la Bibliothèque nationale, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0478

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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les portraits de Hall qui leur avaient été confiés, non parfois sans
faire cle discrètes ou formelles réserves : ainsi la grande miniature
prêtée par Mme de Pôles (n° 186) et provenant de l'ancienne collection
Muhlbacher, serait, d’après une inscription en langue suédoise fixée
derrière le cadre, le portrait de Louise-Ulrique de Prusse, sœur de
Frédéric II et femme d'Adolphe-Frédéric, roi de Suède;mais Louise-
Ulrique était née en 1720, tandis que, sous le pinceau de Hall, elle
aurait ici tout au plus trente ans et que son costume et sa coiffure
sont de la période de Marie-Antoinette : le catalogue propose timi-
dement le nom de Charlotte-Ulrique de Prusse, depuis duchesse
d’York, et note les nombreuses affinités que présentent le modèle et
les accessoires qui l’entourent avec la Nina de Hoin, gravée par
Janinet, et avec la Mme Dugazon, dans le même rôle, peint par
Mme Vigée-Lebrun. Le Duc cl'Enghien de la collection P... (n° 197)
serait, toujours selon le catalogue, Louis-Philippe, alors duc de
Chartres, et le nom de Mme de Lamballe, proposé pour les numé-
ros 209 et 222, ne se justifie pas plus, en l’espèce, que celui de
Gustave lit pour le numéro 203. En pareille matière, le commen-
cement — et même la fin — de la sagesse serait d’accepter résolument
un anonymat impénétrable ; mais ce serait trop exiger de l’ingénio-
sité des marchands et de la crédulité des amateurs.

L’Académie royale, si jalouse de ses privilèges, si dure aux cor-
porations qui empiétaient sur ses attributions, n’avait pu empê-
cher que l’art ou, si l’on veut, l’industrie de la miniature n’eût fait
de nombreux prosélytes; mais ceux-ci travaillaient isolément et
briguaient peu l’honneur de lui être incorporés. Hall, qui sollicita
ses suffrages et qui fut agréé en 1769, ne s’éleva jamais plus haut.
Pour des raisons que l’on ignore, Jacques Charlier, Claude Hoin,
Sicardi, Jean Guérin, et bien d’autres, sans doute, n’affrontèrent
jamais les dédains de l’Académie qui s’humanisa un peu avant sa
chute, en 1788 en faveur de Mosnier, en 1789 lors de la réception
de François Dumont, de Lunéville, sans doute pour complaire à la
reine dont ils étaient les peintres favoris. Leurs émules trouvaient
dans les profits qu’ils tiraient de leurs talents des compensations à
cette exclusion des salons officiels; d’autres se contentaient des
expositions éphémères du Salon de la Correspondance de Paliin de
la Blancherie ou de celui du Colisée.

Les temps approchaient d’ailleurs où toutes les barrières devaient
tomber, où l’artiste n’allait plus avoir à compter que sur lui-même.
L’année 1791 vit le premier Salon libre, et l’un des plus heureux
 
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