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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 6
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Tourneux, Maurice: L' exposition du XVIIIe siècle à la Bibliothèque nationale, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0480

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

à M. Pierpont Morgan un précieux album de croquis accompagnés
de légendes qui figurent aussi rue Vivienne et permettront d’iden-
tifier de nombreux portraits jusqu’à ce jour anonymes.

Les organisateurs de l’exposition ont placé les principales œuvres
d’Augustin et d'Isabey dans une vitrine centrale de l’Exposition,
et c’est justice, car, avec un métier et des procédés très différents,
les deux compatriotes de François Dumont sont pour lui et pour Hall
de dangereux rivaux. Grâce à Mme Rolle, petite-fille d’Isabey, à
M. Edmond Taigny, au prince d’Essling, le maître est représenté ici
par quelques-unes de ses œuvres les plus célèbres : le Roi de Rome,
à l’âge de quinze jours, les portraits de Lætitia Ramolino et de
Marie-Louise, des esquisses d’Elisa Bonaparte, grande-duchesse de
Toscane et de Pauline Borghèse, le groupe des enfants de Murat
déjeunant sur l’herbe, etc., sans parler des effigies ébauchées ou
terminées d’un grand nombre de contemporains du peintre qui
s’est représenté volontiers lui-même aux diverses phases de sa
longue existence. Voici le provincial débarquant à Paris, en 1786,
coiffé du bicorne posé en « bataille », adopté plus tard par le
« Petit Caporal », le charmant cavalier en habit bleu à boutons d’or
que se disputaient les salons, le vieillard propret et coquet qui
mourut en 1855 à l’Institut sans en avoir, à son grand regret,
jamais fait partie. L’œuvre d’Isabey est, par excellence, le com-
mentaire graphique du temps qui le vit éclore, et l’on ne peut,
réciproquement, comprendre l’un qu’à la condition de connaître
l’autre.

Augustin et Isabey ne sont point seuls à incarner dans cette
Exposition, dite du xvme siècle, la période révolutionnaire et la
période impériale. Jean Guérin, dont on voit un charmant portrait
de femme coiffée comme Mme Récamier dans le buste célèbre
de Chinard, François Aubry, Charles Bourgeois, Lié-Louis Périn,
Mansion, Hollier, Dauiel Saint, à qui le musée de Saint-Lô, sa
ville natale, aurait pu, ce semble, fournir un sérieux appoint,
méritent d’attirer ici l’attention aux mêmes titres que leurs rivales,
— car cet art délicat et intime entre tous avait retrouvé, de 1780
à 1815, sous des doigts féminins dont il est demeuré l’apanage à
peu près exclusif, une vogue qui s’est prolongée jusqu’à nos jours.
Jean Guérin, Aubry, Périn, Daniel Saint figurent au Louvre depuis
longtemps déjà, grâce à des legs personnels, à des acquisitions de
l’État, aux dons de M. et Mmc Philippe Lenoir; Mme Labille-Guiard,
dont la vie a été contée ici même avec tant d’agrément par M. le
 
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