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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 6
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Jamot, Paul: Les salons de 1906, 2, La peinture à la Société des Artistes Français
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0509

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476

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

à la Société Nationale) et qui ont chacune leur public très inégale-
ment partagé : d’une part, les vétérans, immobiles dans la tranquille
possession d’une esthétique traditionaliste qui leur a valu réputation
et honneurs; de l’autre, les représentants agités et divers de la jeu-
nesse, auxquels un va-et-vient annuel d’étrangers apporte un
curieux et mouvant appoint. Un goût personnel, si vif qu’il soit, ne
doit pas nous rendre injustes pour un art qui a le tort, à nos yeux,
d’avoir été trop indifférent aux inquiétudes, aux recherches, aux
trouvailles des novateurs, mais qui, dans la formule d’école où il
s’est volontairement ou non enfermé, a inspiré des productions
méritantes. Qui sait d’ailleurs si des ouvrages qui nous paraissent
aujourd’hui dépourvus de signification n’intéresseront pas la posté-
rité pour des raisons que ni les contemporains, ni souvent même
leurs auteurs ne peuvent prévoir? Les musées les accueilleront
peut-être en leur reconnaissant une valeur documentaire qui nous
échappe. La fortune actuelle d’un artiste aussi médiocre que Boilly
impose à nos jugements la prudence. La remarque est encore plus
vraie pour les portraitistes. Deux causes très différentes assurent
l’avenir de leurs œuvres : les qualités proprement picturales et le
choix du modèle. Or, c’est un fait que les personnages fameux con-
fient volontiers aux vétérans de l’art le soin d’immortaliser, femmes
leur beauté, hommes leur énergie ou leur pensée...

Pour le plus grand nombre, le « Salon » c’est l’exposition de la
Société des Artistes français. Ce qu’il désire y voir, c’est les por-
traits de MM. Bonnat, Humbert, Lefebvre, Baschet, Chartran, Fla-
meng, Ferrier, les grandes compositions historiques de MM. Cormon,
Jean-Paul Laurcns, Robert-Fleury, un truculent amoncellement de
corps nus de M. Rochegrosse, une Vierge de M. Hébert, un élégant
et habile tableau de genre de M. Joseph Bail, d’aimables et impu-
bères nudités de M. Paul Chabas, des paysages de M. Harpignies et
de M. Emile Michel. Son attente ne sera pas déçue. 11 trouvera tout
cela, et il trouvera, en outre, régal moins fréquent, une toile de
M. Roybet qui n’est pas une scène à la Frans liais, mais une simple
effigie de M. Mariani, affirmant d’ailleurs le même genre de virtuo-
sité. Cette année, comme les autres, ou peu s’en faut, les deux
portraits d’hommes de M. Bonnat forcent l'estime par une facture
extraordinairement sûre et pareille, une solidité de construction
presque architecturale, une dure et exacte vérité; parmi tant de
séductions éphémères, cette sorte d’austérité agressive ne serait-elle
pas une valable garantie de durée? Si la Fin de 'promenade de
 
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