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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 6
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Jamot, Paul: Les salons de 1906, 2, La peinture à la Société des Artistes Français
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0511

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

gamme neutre qui convient mieux à l'artiste que les effets de cou-
leurs franches, et la correction de la facture laisse heureusement
deviner un effort de sympathie du peintre vers son modèle. Le faste
oriental de -S. A. le Maharctjah de Kapurthala, — turban, aigrette,
joyaux, colliers d’ordres, chamarrures, sabre constellé de pierreries,
trône massif resplendissant de dorures, — et la majestueuse allure
de la Comtesse de M. debout, en grande toilette, dans un riche
salon, sont traduits par M. Chartran avec la même facilité et la même
confiance qui ont acquis une popularité mondiale à ses portraits de
grands de la terre et de célèbres mondaines. Si M. Gabriel Ferrier
peint le visage éloquent de M. Déroulède, après avoir si conscien-
cieusement retracé Je masque ridé du général André, la méthode est
la meme : cet écart politique ne doit pas inquiéter ses admirateurs.
11 est arrivé plus d’une fois, dit-on, qu’une belle dame, croyant tra-
his les intérêts de sa gloire, refusât à un peintre illustre le portrait
qu’il avait fait d’elle et qu’admirera la postérité. Je serais fort sur-
pris que M. Flamcng eût jamais éprouvé une si honorable mésaven-
ture, car il est aujourd’hui visible qu’il abdique toute conception
d’art personnelle pour adopter l’esthétique de ses élégants modèles.

A côté de cette pléiade, le fidèle public trouvera facilement,
signées de noms moins universellement fameux, quoique déjà
réputés, des toiles qui ne sont pas du tout indignes de la même
faveur : le portrait d’homme de M. Bordes, qui, malgré une certaine
sécheresse d’exécution, nous intéresse par une étude physionomique
sincère; la Jeanne-Marie, petit morceau précieux de M. Albert Mai-
gnan; les aristocratiques images d’un prélat et d’une grande dame,
exécutées parM. Laszlo avec une élégance facile qui semble s’amollir
un peu; le vivant portrait du sculpteur Injalbert par M. Calbet ; le
masque scrupuleusement décrit de M. Emile Renard par lui-même;
le martial profil d’un général par M. Henry Pinta; l’excellente toile,
savamment peinte dans une gamme sombre sans froideur, où
M. Déchenaud a familièrement campé M. Dujardin-Beaumetz, cor-
dial, le manteau sur le bras, la canne à la main et le feutre en tête.
J’y joindrai un agréable portrait de femme de M. Letourneau et,
surtout, une très jolie promesse d’un jeune peintre, M. Bouché-
Leclercq, qui nous donne, dans une manière un peu trop « hennéri-
sante » peut-être, mais non sans pénétration, une effigie pensive du
philosophe Émile Boutroux.

M. Patricot, prix de Rome émancipé, qui fut un de nos premiers
graveurs et ne veut plus être qu’un peintre, a maintenant l’horreur
 
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