Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

robe tle brocart rouge, salue le public au milieu des projectiles
divers qui jonchent le plancher, tandis que le rideau tombe sur la
fuite des figurants dont les dos et les jambes expriment la conster-
nation de la défaite : et cela est peint largement, sans préciosité,
dans une couleur franche et forte.

Les sujets religieux, qui, autrefois, étaient si abondants au
Salon, sont aujourd'hui bien clairsemés. Cependant M. Hébert nous
montre une image de sainteté qui ne manque pas de noblesse et qui
n’est pas indigne de ses aînées. Entrevue dans la noire pénombre

LA MASSEUSE, PAR Mme CHAUCHET-GUILLERÉ
(Société des Artistes français.)

chère au peintre de la Malaria, sa Vierge douloureuse semble une
icône déjà patinée par la fumée des cierges.

Le nu lui-même est devenu assez rare. Et c’est plutôt chez les
jeunes peintres que nous en trouverions les meilleurs exemples.
Sans s’être donné le mot, MM. Cancaret et Roberty exposent
deux toiles qui pourraient être intitulées Le Repos après le bain ;
ici, la jeune femme est couchée, la tête basse, sur un divan de
satin noir qu’égaient des coussins verts et le blanc d’une chemise
bordée d’un ruban rose; là, elle est presque assise, dans une pose
ramassée, sur une chaise longue Empire, dont le dossier soutient
sa tête souriante. Le modèle de M. Cancaret est plus juvénile et la
manière du peintre plus coulante. Celui de M. Roberty a des formes
plus pleines, et le rendu de la chair y est poussé avec plus de
recherche. La Masseuse de Mme Chauchet-Guilleré nous offre encore
une excellente et vigoureuse étude de nu, modelée par larges plans,