DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Bibliographie
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0093
BIBLIOGRAPHIE
LA STATUAIRE POLYCHROME EN ESPAGNE
par M. Marcel Dieulafoy1
Le musée de Valladolid, établi dans un col-
lège de la Renaissance, est aujourd’hui, pour les
mieux informés des voyageurs qui ont passé les
Pyrénées, l’une des premières étapes dans Ja
découverte de Part espagnol. Ces passants se
trouvent brusquement au milieu d’une véritable
foule de statues, grandes comme nature, en bois
peint et comme laqué de couleurs profondes et
brillantes, qui imitent le chatoiement des vieux
brocarts où passent des fils d’or et les tons de
la peau vivante qui brille de sueur à travers le
hâle populaire. Une race d’hommes se révèle,
race de martyrs et de bourreaux, dont les veines
ligneuses semblent charrier une sève de pourpre
sombre, mêlée de pépites étincelantes. Quelques
puissants créateurs se révèlent à des « Euro-
péens » qui ignoraient à peu près leurs noms :
Berruguete, Juan de Juni, Gregorio Hernandez. L’un des plus notables visiteurs
du musée de Valladolid a exprimé, il y a deux ans, dans le Journal des Débats-,
l’émerveillement que venait de lui donner ce nouveau monde artistique; il y eut
plaisir à entendre M. Georges Perrot parler avec une si vive admiration d’un
art qui était l’opposé de Part grec tel que le définissaient les doctrines acadé-
miques, mais non tel que l’avaient ressuscité les fouilles et l’histoire.
Ceux qui continuent leur route, à travers la péninsule, jusqu’aux villes
d’Andalousie, se trouvent en face d’autres maîtres de la sculpture polychrome,
un peu plus connus que les sculpteurs de la Vieille Castille, au moins de nom :
à Séville, Montanez; à Grenade, Alonso Cano. En s’arrêtant à Madrid, bien peu
des curieux qui ont passé de longues heures parmi les tableaux fameux duPrado,
1. Paris, Hachette et Cie. Un vol. in-4°, 252 p. avec 3 reproductions en couleurs et 80
planches en [noir. Tirage limité à 275 exemplaires numérotés (100 frd.
2. 21 octobre 1905.
LA STATUAIRE POLYCHROME EN ESPAGNE
par M. Marcel Dieulafoy1
Le musée de Valladolid, établi dans un col-
lège de la Renaissance, est aujourd’hui, pour les
mieux informés des voyageurs qui ont passé les
Pyrénées, l’une des premières étapes dans Ja
découverte de Part espagnol. Ces passants se
trouvent brusquement au milieu d’une véritable
foule de statues, grandes comme nature, en bois
peint et comme laqué de couleurs profondes et
brillantes, qui imitent le chatoiement des vieux
brocarts où passent des fils d’or et les tons de
la peau vivante qui brille de sueur à travers le
hâle populaire. Une race d’hommes se révèle,
race de martyrs et de bourreaux, dont les veines
ligneuses semblent charrier une sève de pourpre
sombre, mêlée de pépites étincelantes. Quelques
puissants créateurs se révèlent à des « Euro-
péens » qui ignoraient à peu près leurs noms :
Berruguete, Juan de Juni, Gregorio Hernandez. L’un des plus notables visiteurs
du musée de Valladolid a exprimé, il y a deux ans, dans le Journal des Débats-,
l’émerveillement que venait de lui donner ce nouveau monde artistique; il y eut
plaisir à entendre M. Georges Perrot parler avec une si vive admiration d’un
art qui était l’opposé de Part grec tel que le définissaient les doctrines acadé-
miques, mais non tel que l’avaient ressuscité les fouilles et l’histoire.
Ceux qui continuent leur route, à travers la péninsule, jusqu’aux villes
d’Andalousie, se trouvent en face d’autres maîtres de la sculpture polychrome,
un peu plus connus que les sculpteurs de la Vieille Castille, au moins de nom :
à Séville, Montanez; à Grenade, Alonso Cano. En s’arrêtant à Madrid, bien peu
des curieux qui ont passé de longues heures parmi les tableaux fameux duPrado,
1. Paris, Hachette et Cie. Un vol. in-4°, 252 p. avec 3 reproductions en couleurs et 80
planches en [noir. Tirage limité à 275 exemplaires numérotés (100 frd.
2. 21 octobre 1905.