Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 2.1909)

LÀ PEINTURE PRËHELLËNIQUE EN CRÈTE

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pour l’observation de la réalité. Quel que soit le sujet, elle en cherche
les éléments dans la vie. Le peintre crétois est réaliste; il s’inspire
de ce qu’il voit, scènes de culte, fêtes, divertissements des habitants
du palais, et c’est du même œil curieux et sincère qu’il interroge la
nature pour reproduire la forme d’une fleur ou le jet d’une branche
de feuillage. Sans doute, la peinture murale ne nous a pas conservé
de morceau comparable, pour le mouvement et la verve de la compo-
sition, au célèbre Vase des moissonneurs1. Elle proclame cependant la
même liberté de conception et le même sentiment naturaliste.
C’est un art vraiment personnel, observateur, épris de la vie, qui a
fleuri dans la Crète minoenne, et s’est prolongé dans l’Argolide
achéenne où il manifeste ses derniers efforts, pour disparaître sous
la poussée des invasions helléniques.

MAX. COLL1GNON

1. Y. reprod. dans la Gazette des Beaux-Arts, 1907, t. I, p. 89.

LUTTKDR. FRAGMIiNT DUS VASE EN STEATITE TROUVÉ A CNOSSOS
(Musée de Candie.)