DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Maskell, Alfred: La sculpture en ivoire, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0331
;-S02
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Bien qu’il ne soi! pas aisé de résumer en peu de mots tout ce qui’
a trait à un sujet si étendu, j’ai essayé d’indiquer les points princi-
paux que je me proposerai d’étudier. De ce nombre est la question,
des rapports existant entre ces ivoires et l’art byzantin et celle de
savoir s’il faut appliquer ce terme de « byzantin » dans un sens
étendu ou restreint : en d’autres termes, ces ivoires sont-ils d’une
technique et d’un sentiment byzantins, incontestablement doués de
son âme et exécutés en Orient; inlluencés par des idées occidentales
ou entièrement d’esprit byzantin ; ou bien sculptés par des artistes
occidentaux élevés dans les ateliers de Byzance; ou par de simples
amateurs s’inspirant de toutes sortes de modèles; ou bien enfin
entièrement occidentaux et conçus en dehors de toute influence
orientale directe?
*
❖ ❖
Les sculptures primitives en ivoire des premiers temps du chris-
tianisme et du Moyen âge ont, dans ces dernières années, attiré
l’attention dans une plus large mesure que précédemment, où ce
sujet était quelque peu négligé. Les travaux de Gori, Bugati, Dra-
goni, Hagenbuch, Salig, Lenormant, et autres commentateurs de
la première heure, ontencore leur valeur. Au siècle dernier, Labarte,.
Weerth, Darcel, Didron, Ilahn, Oldüeld et un ou deux autres écri-
vains anglais, nous amènent au dernier quart de ce même siècle,,
époque où Westwood publia, comme supplément au catalogue des
ivoires du South Kensington Muséum par M. William Maskell ‘, un
livre qui n’a pas été égalé depuis : Fictile Ivories. Jusqu’à présent
tous ceux qui se sont occupés de l’art de l’ivoire le citent et en
reconnaissent la valeur. Le splendide ouvrage d'Emile Molinier n’a
été publié qu’il y a dix ans à peine. Tout récemment les auteurs
allemands, français et russes ont fait preuve d’une activité tout à
fait remarquable : j’aurai à citer fréquemment Graeven, Kraus,
Stuhlfauth, Schultze, Schlosser, Dobbert, Goldschmidt, Haseloff et
Strzvgowski, entre beaucoup d’autres trop nombreux pour pouvoir
être mentionnés tous.
Il ne faut pas oublier pour l’art byzantin Diehl et IŸondakov, et
pour l’iconographie chrétienne primitive et l’art des sarcophages
Le Blant, J. B. de Rossi, Garrucci, Rohault de Fleury, Grimouard de
1. La plus grande partie et les plus précieux des ivoires formant la col-
lection du British Muséum appartenaient auparavant à M. William Maskell.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Bien qu’il ne soi! pas aisé de résumer en peu de mots tout ce qui’
a trait à un sujet si étendu, j’ai essayé d’indiquer les points princi-
paux que je me proposerai d’étudier. De ce nombre est la question,
des rapports existant entre ces ivoires et l’art byzantin et celle de
savoir s’il faut appliquer ce terme de « byzantin » dans un sens
étendu ou restreint : en d’autres termes, ces ivoires sont-ils d’une
technique et d’un sentiment byzantins, incontestablement doués de
son âme et exécutés en Orient; inlluencés par des idées occidentales
ou entièrement d’esprit byzantin ; ou bien sculptés par des artistes
occidentaux élevés dans les ateliers de Byzance; ou par de simples
amateurs s’inspirant de toutes sortes de modèles; ou bien enfin
entièrement occidentaux et conçus en dehors de toute influence
orientale directe?
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Les sculptures primitives en ivoire des premiers temps du chris-
tianisme et du Moyen âge ont, dans ces dernières années, attiré
l’attention dans une plus large mesure que précédemment, où ce
sujet était quelque peu négligé. Les travaux de Gori, Bugati, Dra-
goni, Hagenbuch, Salig, Lenormant, et autres commentateurs de
la première heure, ontencore leur valeur. Au siècle dernier, Labarte,.
Weerth, Darcel, Didron, Ilahn, Oldüeld et un ou deux autres écri-
vains anglais, nous amènent au dernier quart de ce même siècle,,
époque où Westwood publia, comme supplément au catalogue des
ivoires du South Kensington Muséum par M. William Maskell ‘, un
livre qui n’a pas été égalé depuis : Fictile Ivories. Jusqu’à présent
tous ceux qui se sont occupés de l’art de l’ivoire le citent et en
reconnaissent la valeur. Le splendide ouvrage d'Emile Molinier n’a
été publié qu’il y a dix ans à peine. Tout récemment les auteurs
allemands, français et russes ont fait preuve d’une activité tout à
fait remarquable : j’aurai à citer fréquemment Graeven, Kraus,
Stuhlfauth, Schultze, Schlosser, Dobbert, Goldschmidt, Haseloff et
Strzvgowski, entre beaucoup d’autres trop nombreux pour pouvoir
être mentionnés tous.
Il ne faut pas oublier pour l’art byzantin Diehl et IŸondakov, et
pour l’iconographie chrétienne primitive et l’art des sarcophages
Le Blant, J. B. de Rossi, Garrucci, Rohault de Fleury, Grimouard de
1. La plus grande partie et les plus précieux des ivoires formant la col-
lection du British Muséum appartenaient auparavant à M. William Maskell.