L’ORIGINE DES CLOUET
a beaucoup parlé des Clouet, et par-
liculièrement de François Glouet,
depuis quelques années. L’Exposi-
tion des Primitifs, la découverte
d’un tableau authentique signé, la
publication du livre de M. E. Mo-
reau-Nélaton venant après les mo-
nographies de Bouchot et de
M. A. Germain, ont donné un nou-
veau regain d’actualité à ces artistes
renommés, personnages quasi offi-
ciels, sur qui les hypothèses ont été amoncelées de tout temps.
Pourquoi faut-il donc que, sur l’origine de la famille, on en soit
encore, malgré tant de recherches érudites, réduit à des conjectures?
De ce que l’art de Janet Clouet laissait soupçonner quelque
influence flamande, à ce point qu’on l’a dit sans preuves élève de
van Orley, on a vite conclu qu’il vint des Flandres; et c’était, hier
encore, l’opinion la plus accréditée. Mais la fantaisie joue un grand
rôle dans l’interprétation des primitives œuvres de notre art fran-
çais : nous ne l’avons que trop vu en 1904. Et depuis cette date, par
une sorte de réaction qui s’opère insensiblement, sans bruit et sans
éclat, voici que de nouvelles propositions sont publiquement émises
qui, si l'on n’y prend garde, deviendront demain articles de foi1.
1. Dans un article de la Gazette (1909, t. I, p. 71), où il rend compte des plus
récentes acquisitions du département de la peinture au Louvre, un de nos plus
habiles critiques d’art, à propos du portrait de Pierre Quthe, n’est pas éloigné de
penser qu’il peut y avoir dans le pinceau de François Clouet quelque souvenir
d’inlluence italienne, atavique ou autre. Adieu donc cette vieille tradition qui le
faisait venir du Nord! Il y a même eu surenchère, et l’on a vu tel autre se
demander si Clouet ne devrait pas être rapproché du célèbre miniaturiste italien
(ou mieux croate) G. Clovio, voire identifié avec lui.
m.
4e PÉRIODE.
51
a beaucoup parlé des Clouet, et par-
liculièrement de François Glouet,
depuis quelques années. L’Exposi-
tion des Primitifs, la découverte
d’un tableau authentique signé, la
publication du livre de M. E. Mo-
reau-Nélaton venant après les mo-
nographies de Bouchot et de
M. A. Germain, ont donné un nou-
veau regain d’actualité à ces artistes
renommés, personnages quasi offi-
ciels, sur qui les hypothèses ont été amoncelées de tout temps.
Pourquoi faut-il donc que, sur l’origine de la famille, on en soit
encore, malgré tant de recherches érudites, réduit à des conjectures?
De ce que l’art de Janet Clouet laissait soupçonner quelque
influence flamande, à ce point qu’on l’a dit sans preuves élève de
van Orley, on a vite conclu qu’il vint des Flandres; et c’était, hier
encore, l’opinion la plus accréditée. Mais la fantaisie joue un grand
rôle dans l’interprétation des primitives œuvres de notre art fran-
çais : nous ne l’avons que trop vu en 1904. Et depuis cette date, par
une sorte de réaction qui s’opère insensiblement, sans bruit et sans
éclat, voici que de nouvelles propositions sont publiquement émises
qui, si l'on n’y prend garde, deviendront demain articles de foi1.
1. Dans un article de la Gazette (1909, t. I, p. 71), où il rend compte des plus
récentes acquisitions du département de la peinture au Louvre, un de nos plus
habiles critiques d’art, à propos du portrait de Pierre Quthe, n’est pas éloigné de
penser qu’il peut y avoir dans le pinceau de François Clouet quelque souvenir
d’inlluence italienne, atavique ou autre. Adieu donc cette vieille tradition qui le
faisait venir du Nord! Il y a même eu surenchère, et l’on a vu tel autre se
demander si Clouet ne devrait pas être rapproché du célèbre miniaturiste italien
(ou mieux croate) G. Clovio, voire identifié avec lui.
m.
4e PÉRIODE.
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