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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 3.1910

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Nr. 6
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Bidou, Henry: Les salons de 1910, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24873#0524
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

atmosphère presque visible entoure la figure et lui donne un agré-
ment de plus. M. Chabas peint ordinairement à la lumière électrique.
Il me semble, sans qu’il soit possible de l’affirmer, que cette parti-
cularité est sensible dans ce portrait. La peinture est extrêmement
habile. On sent qu’aucun morceau n’est repris. L’exécution la plus
vive a servi l’œil le plus averti.

Que de jolis morceaux encore dans cette foule disparate d’œuvres
qui se tuent l’une l’autre! C’est un plaisir d’en citer quelques-uns.

Sur les coussins d’un divan d’un bleu paon, dans l’atmosphère
assourdie et vibrante qu’enferment des tentures, M. Guillonnet a
étendu l’image d’une jeune femme, vêtue de tons semblables à ceux
du fond violet et bleu vert, accoudée, et la figure dans le demi-
jour. L’élégance du dessin, la disposition de la lumière sur l’épaule
et la main, l'heureuse disposition de la mise en toile, par-dessus tout
un certain calme, qui vient de l’accord entre le sujet, la compo-
sition, la lumière et la figure, font de ce tableau un des plus heu-
reux du Salon.

M. Lo uis La valley, dans un grand tableau très heureusement
groupé, avec des taches de lumière bien centrée et bien conduite,
assemble autour d’nne jeune femme un jeune homme debout et
accoudé et deux enfants. Ce n’est qu’une grande préparation au
bistre, à peine rehaussée de quelques jaunes, de quelques gris, et
d’indications plus rosées; les figures, très délicatement peintes, lo
naturel des attitudes, îa finesse des tons, rendent cette œuvre extrê-
mement agréable.

M. Descudé a peint, dans une atmosphère whistlérienne, quatre
femmes assemblées. Elles sont vêtues de gris sombre et d’un blanc
assoupi. L’une lit, l’autre coud; une troisième, presque une enfant,
est assise à terre, pelotonnée contre les deux autres, et elle écoute.
Dans le fond une femme âgée, malade, est étendue dans un fauteuil,
et sa tête repose sur un oreiller. Un sentiment simple et profond
emplit la paix de cette chambre.

M. Roque a peint dans un pâte solide et grave, sur un paysage
obscur, devant un ciel tumultueux, un portrait, qui n’est pas sans
force, ni sans un peu de déclamation. La composition est très
curieuse. L'homme debout, en cape noire, est tout à fait rejeté à
droite du tableau. La gauche est vide et ne le parait pas. C’est
qu’une tache claire de nuage suffit à encadrer le portrait, équilibré
d’autre part, en bas à droite, par la tache blanche d’un lévrier.

M. Ridel, qui est un artiste fort délicat, aune jolie vue de l’inon-
 
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