MONSIEUR AUGUSTE
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copios quelques peintures bien conservées; elles sont en petit
nombre, toutefois.
Mais, que sont ces interprétations, ces variations, à côté des
compositions originales de M. Auguste ! La gouache et le pastel, voilà
ses moyens lorsqu'il veut faire œuvre personnelle. Et il excelle dans
ces procédés ; avec un peu plus d’application, il eût été un maître
pastelliste. Ses œuvres, des pages vives d’une ampleur d’effet et
d’une richesse de ton bien rares, — que l’on ne retrouve que chez.
Delacroix. Mais ce qui est à lui,
bien à lui, ce sont les sujets, le
raffinement de la disposition adop-
tée, les opposilions voulues de
types et de races que devait aussi
employer, mais un peu plus tard,
Chassériau. Presque toujours, la
toile, le carton, le papier furent re-
tirés du chevalet, du support, avant
achèvement. Dans l’enthousiasme
de l’instant ou la fièvre du souve-
nir, 1 artiste cherchait à préciser
une forme, des couleurs, s’attar-
dait à jouir de la trouvaille heu-
reuse , mais s’avouait rétif aux
joies réfléchies de l’effort qui,
seul, assure la maturité. Ernest
Chesneau, qui eut occasion de
rencontrer dans les milieux ro-
mantiques mainte et mainte œuvre
de l’artiste a écrit à leur sujet :
ARABE ASSIS
DESSIN A LA MINE DE PLOMB
PAR J.-R. AUGUSTE
(Collection Alfred Beurdeley.)
Il y a de tout dans ces peintures
de M. Auguste : des études de chevaux que Géricault pouvait regarder
sans sourire; des dessins d’après l’antique, fins et nerveux; des visions-
élégantes, à la façon de Bonington; des puissances de lumière et de cou-
leur que Delacroix et Decamps n’onl pas poursuivies avec plus de passion.
On comprend en les voyant quelle sorte d’action M. Auguste a pu avoir
sur Eugène Delacroix L
Ce n’est point là une supposition. Delacroix lui-même, dans son
Journal, témoigne de l’impression ressentie devant les œuvres de son»
ami :
1. Ernest Chesneau, ouvrage cité.
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copios quelques peintures bien conservées; elles sont en petit
nombre, toutefois.
Mais, que sont ces interprétations, ces variations, à côté des
compositions originales de M. Auguste ! La gouache et le pastel, voilà
ses moyens lorsqu'il veut faire œuvre personnelle. Et il excelle dans
ces procédés ; avec un peu plus d’application, il eût été un maître
pastelliste. Ses œuvres, des pages vives d’une ampleur d’effet et
d’une richesse de ton bien rares, — que l’on ne retrouve que chez.
Delacroix. Mais ce qui est à lui,
bien à lui, ce sont les sujets, le
raffinement de la disposition adop-
tée, les opposilions voulues de
types et de races que devait aussi
employer, mais un peu plus tard,
Chassériau. Presque toujours, la
toile, le carton, le papier furent re-
tirés du chevalet, du support, avant
achèvement. Dans l’enthousiasme
de l’instant ou la fièvre du souve-
nir, 1 artiste cherchait à préciser
une forme, des couleurs, s’attar-
dait à jouir de la trouvaille heu-
reuse , mais s’avouait rétif aux
joies réfléchies de l’effort qui,
seul, assure la maturité. Ernest
Chesneau, qui eut occasion de
rencontrer dans les milieux ro-
mantiques mainte et mainte œuvre
de l’artiste a écrit à leur sujet :
ARABE ASSIS
DESSIN A LA MINE DE PLOMB
PAR J.-R. AUGUSTE
(Collection Alfred Beurdeley.)
Il y a de tout dans ces peintures
de M. Auguste : des études de chevaux que Géricault pouvait regarder
sans sourire; des dessins d’après l’antique, fins et nerveux; des visions-
élégantes, à la façon de Bonington; des puissances de lumière et de cou-
leur que Delacroix et Decamps n’onl pas poursuivies avec plus de passion.
On comprend en les voyant quelle sorte d’action M. Auguste a pu avoir
sur Eugène Delacroix L
Ce n’est point là une supposition. Delacroix lui-même, dans son
Journal, témoigne de l’impression ressentie devant les œuvres de son»
ami :
1. Ernest Chesneau, ouvrage cité.