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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Voltaire, volé au peintre par un graveur qui avait mis des vers dont
le sel, dit Grimm, consiste à dire que Voltaire montre son derrière,
que d’Alembert le baise et que Fréron le fesse. Voltaire se conten-
tait de sourire et disait dans YÉpître à Horace : « Huber me fait rire
avec ses pasquinades. » Huber lui répondit1 : « Horace me connaît
plus que vous ne croyez. Il a prédit dans sa 8° satire, Olim truncus
eram, que je ferai des carica-
tures et vous pourriez, si j'ose
dire, ressembler à son dieu
des jardins à quelque chose
près si les jardins, par
exemple, désignaient l’esprit
de ces hommes et si les oi-
seaux qui font l’ordure sur
l’idole désignaient de mau-
vais rimeurs qui ont mis
leurs infâmes vers au bas
d’une misérable copie vo-
1 ée.»
Dans cette quantité de ca-
ricatures voltairiennes, l’une
d’entre elles2 le montre lisant
Newton de travers pendant
qu’Uranie lui présente ses
lunettes; à côté de lui, deux
sylphes, dont l’un brise des
tuyaux capillaires et l’autre
manie maladroitement un
compas; un génie, derrière
Uranie, se moque de sa mala-
dresse. Une autre estampe
le représente de profil avec
cette devise : Vetal mon3. Cochin ne craint pas de s’attaquer à lui en
faisant sa caricature dans la Malebosse. Une des plus célèbres cari-
catures est Le Lever du philosophe de Fer..., gravé d’après le tableau
de M. Boyer de Fonscolombe à Aix : Voltaire sort de son lit et
saute dans ses culottes en dictant quelques notes à son secrétaire
ELEMENTS DE LA PHILOSOPHIE
DE N E XV TO N
CARICATURE ANONYME CONTRE VOLTAIRE
(Cabinet des estampes, Paris.)
1. Œuvres de Voltaire, édition Bouchot, t. XLVIII, p. 200.
2. Collection Hennin, t. CXI : Éléments de la Philosophie de Newton.
3. Cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale, Tf 17.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Voltaire, volé au peintre par un graveur qui avait mis des vers dont
le sel, dit Grimm, consiste à dire que Voltaire montre son derrière,
que d’Alembert le baise et que Fréron le fesse. Voltaire se conten-
tait de sourire et disait dans YÉpître à Horace : « Huber me fait rire
avec ses pasquinades. » Huber lui répondit1 : « Horace me connaît
plus que vous ne croyez. Il a prédit dans sa 8° satire, Olim truncus
eram, que je ferai des carica-
tures et vous pourriez, si j'ose
dire, ressembler à son dieu
des jardins à quelque chose
près si les jardins, par
exemple, désignaient l’esprit
de ces hommes et si les oi-
seaux qui font l’ordure sur
l’idole désignaient de mau-
vais rimeurs qui ont mis
leurs infâmes vers au bas
d’une misérable copie vo-
1 ée.»
Dans cette quantité de ca-
ricatures voltairiennes, l’une
d’entre elles2 le montre lisant
Newton de travers pendant
qu’Uranie lui présente ses
lunettes; à côté de lui, deux
sylphes, dont l’un brise des
tuyaux capillaires et l’autre
manie maladroitement un
compas; un génie, derrière
Uranie, se moque de sa mala-
dresse. Une autre estampe
le représente de profil avec
cette devise : Vetal mon3. Cochin ne craint pas de s’attaquer à lui en
faisant sa caricature dans la Malebosse. Une des plus célèbres cari-
catures est Le Lever du philosophe de Fer..., gravé d’après le tableau
de M. Boyer de Fonscolombe à Aix : Voltaire sort de son lit et
saute dans ses culottes en dictant quelques notes à son secrétaire
ELEMENTS DE LA PHILOSOPHIE
DE N E XV TO N
CARICATURE ANONYME CONTRE VOLTAIRE
(Cabinet des estampes, Paris.)
1. Œuvres de Voltaire, édition Bouchot, t. XLVIII, p. 200.
2. Collection Hennin, t. CXI : Éléments de la Philosophie de Newton.
3. Cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale, Tf 17.