LES MONUMENTS A J.-J. ROUSSEAU
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C’est, au centre et de face, la Philosophie au geste doctoral ; à sa
droite, une Vérité au geste persuasif, sorte de grave conseillère qui
s’appuie sur elle et lui parle à l’oreille; à sa gauche, une Nature
jeune et radieuse, non plus la nature-nourrice des allégories clas-
siques, mais quelque Coré virginale au tendre sourire, les mains
pleines de fleurs, embellie de tout le charme rêveur que les
modernes, artistes ou poètes,
ont ajouté, depuis Rousseau,
à l’évocation attendrie des
spectacles naturels, une figure
délicate et charmante qui fait
frissonner dans la mémoire des
vers de Musset ou des images
de nymphes de Corot.
Cet ensemble se dresse en
haut des marches suivant l’in-
clinaison desquelles la dalle
est couchée, marches qui ré-
gnent tout autour des nefs du
Panthéon et qui se prolongent
maintenant autour du pan
coupé de la coupole. Partant
de la stèle centrale appuyée
entre la base des deux énormes
pilastres du pan coupé, deux
petits murs limitent une sorte
d’exèdre, dans l’intérieur du-
quel deux figures de femmes
vêtues de longues et souples
tuniques, debout à droite et à
gauche de la tombe, veillent
sur le sommeil du penseur :
l’une, en mémoire de l’art
qu’il pratiqua et dont l’eurythmie berça sans doute toujours ses rêves
et balança sa phrase, chante avec émotion en lisant sur un rouleau
déployé entre ses mains; l’autre, Muse consolatrice, Gloire au sou-
rire affectueux et tendre, lève au-dessus du visage apaisé du maître
la couronne de l’immortalité.
Et c’est tout : des lignes très simples, des gestes paisibles, des
types très doux éclairés d’un rêve intérieur très profond.
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C’est, au centre et de face, la Philosophie au geste doctoral ; à sa
droite, une Vérité au geste persuasif, sorte de grave conseillère qui
s’appuie sur elle et lui parle à l’oreille; à sa gauche, une Nature
jeune et radieuse, non plus la nature-nourrice des allégories clas-
siques, mais quelque Coré virginale au tendre sourire, les mains
pleines de fleurs, embellie de tout le charme rêveur que les
modernes, artistes ou poètes,
ont ajouté, depuis Rousseau,
à l’évocation attendrie des
spectacles naturels, une figure
délicate et charmante qui fait
frissonner dans la mémoire des
vers de Musset ou des images
de nymphes de Corot.
Cet ensemble se dresse en
haut des marches suivant l’in-
clinaison desquelles la dalle
est couchée, marches qui ré-
gnent tout autour des nefs du
Panthéon et qui se prolongent
maintenant autour du pan
coupé de la coupole. Partant
de la stèle centrale appuyée
entre la base des deux énormes
pilastres du pan coupé, deux
petits murs limitent une sorte
d’exèdre, dans l’intérieur du-
quel deux figures de femmes
vêtues de longues et souples
tuniques, debout à droite et à
gauche de la tombe, veillent
sur le sommeil du penseur :
l’une, en mémoire de l’art
qu’il pratiqua et dont l’eurythmie berça sans doute toujours ses rêves
et balança sa phrase, chante avec émotion en lisant sur un rouleau
déployé entre ses mains; l’autre, Muse consolatrice, Gloire au sou-
rire affectueux et tendre, lève au-dessus du visage apaisé du maître
la couronne de l’immortalité.
Et c’est tout : des lignes très simples, des gestes paisibles, des
types très doux éclairés d’un rêve intérieur très profond.