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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Nr. 1
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Homo, Léon Pol: Les musées de la Rome impériale, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0039

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dans 1(3 temple de Brutus Callaïcus auprès du même cirque [le
cirque de Flaminius] ; de plus, dans le même endroit, une Vénus nue
supérieure à celle de Praxitèle et qui ferait la gloire de tout autre
lieu. A Rome, il est vrai, elle est effacée par la multitude des œuvres,
et l’abondance des devoirs et des affaires détourne chacun d’une
telle contemplation. En efïet l’admiration de l’art demande le loisir
et un lieu profondément silencieux. »

Certains des inconvénients signalés par Pline sont inhérents au
caractère même des grandes villes; les préoccupations artistiques
sont nécessairement contrariées par les exigences de la lutte pour
la vie et la multiplicité des affaires. Le fait est vrai pour Paris ou
Londres comme il l’était pour Rome à l’époque impériale, et ce n’est
pas la création de nos musées modernes qui a pu entièrement remé-
dier an mal. Mais tout au moins, sur deux des points signalés par
Pline, le musée présente-t-il des avantages indiscutables. Sans doute
l’entassement des œuvres d’art, dont se plaint déjà l’écrivain latin,
n’y est pas inconnu : la Tribune des Offices ou le Salon Carré du
Louvre sont là pour le prouver. Tout au moins l’inconvénient est-il
sérieusement atténué parla division en écoles, auxquelles sont géné-
ralement attribués des locaux spéciaux.

Cet entassement est surtout intolérable quand il porte sur des
œuvres disparates, d’époques et d’écoles différentes. Or c’était là un
fait constant à Rome. Quelques exemples précis ne seront pas inu-
tiles. La cellci du temple de Venus Genetrix, au Forum de César,
était à la fois un musée de sculpture, de peinture et de pierres
précieuses. Les statues — une Vénus d’Arcésilas, une Cléopâtre
d’or, un César avec l’étoile au front — y voisinaient avec les
tableaux de Timomachos (un Ajax et une Médée), avec six collec-
tions de pierres gravées et une cuirasse en perles de Bretagne.
Même juxtaposition hybride dans la cella du temple de la Concorde :
statues d’Euphranor, de Stbennis, de Niceratos; tableaux de
Zeuxis, de Nicias, de Théon ; pierres précieuses, parmi lesquelles la
fameuse sardoine de Polycrate de Samos, bijoux, etc.

S’ils ne distinguaient guère, au point de vue de l’exposition, entre
les diverses catégories d’œuvres d’art, les Romains ne différenciaient
pas davantage les époques, les écoles et même les civilisations.
Aux œuvres du début de l’Empire on ajouta, au me siècle ap. J.-C.,
dans la cella du temple de Venus Genetrix, une statue de Calpurnia,
femme de Titus, l’un des plus obscurs parmi les trente tyrans, qui
ne duL pas faire particulièrement honneur à la collection. Le con-
 
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