DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Bénédite, Georges Aaron: Le chef des prophètes Amen-em-hat-ânkh: statue de la XIIe dynastie au musée du Louvre
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
318
en céramique. Mais dès la XIIe dynastie une transformation s’opère dans le
style de la sculpture ollîcielle. A la faveur d’une plus complète unification
du pays et d’une administration que les apparences de vie féodale du temps
ne pouvaient tenir en échec, à la faveur surtout de ce dieu Amon pour qui
le moment est venu de se faire sa place au soleil, l’activité édificatrice du
roi se manifeste sur une plus grande étendue que par le passé. C’est alors
que 1 art du bas-relief et de la grande statuaire, solidaires de l'architecture,
prennent un développemment inconnu jusque l'a. Les nombreuses missions
aux carrières de Syène et du désert de la mer Rouge en sont la preuve. L’art
d’atelier et d'école locale va s’atténuer et s’effacer progressivement devant
l’art national, qui prend possession de lui-même et s’affirme par la sévérité
de sa formule et son purisme académique — dont le modèle s’imposera aux
âges suivants.
Tels sont les traits généraux par lesquels se peut définir la grande phase
historique si justement dénommée Moyen Empire. Age de transition où sub-
siste beaucoup du passé et où se prépare un grand avenir, ses produits accu-
sent une diversité déconcertante. C’est notamment l’époque où le sculpteur
cultive les genres les plus extrêmes, la figurine et le colosse. Dans notre
statue d’Amen-em-hat-ânkh il y a comme la cristallisation de ces deux ten-
dances. Le précieux de l’exécution (qui nous a valu notamment deux mains
d’un réalisme inusité) s’y associe à une harmonie grandiose et, en quelque
sorte, monumentale des formes. En lui attribuant par la pensée les dimen-
sions de la sculpture héroïque, on ne saurait — au sens profond du mot —
commettre un contre-sens.
GEORGES lj EN É DITE
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en céramique. Mais dès la XIIe dynastie une transformation s’opère dans le
style de la sculpture ollîcielle. A la faveur d’une plus complète unification
du pays et d’une administration que les apparences de vie féodale du temps
ne pouvaient tenir en échec, à la faveur surtout de ce dieu Amon pour qui
le moment est venu de se faire sa place au soleil, l’activité édificatrice du
roi se manifeste sur une plus grande étendue que par le passé. C’est alors
que 1 art du bas-relief et de la grande statuaire, solidaires de l'architecture,
prennent un développemment inconnu jusque l'a. Les nombreuses missions
aux carrières de Syène et du désert de la mer Rouge en sont la preuve. L’art
d’atelier et d'école locale va s’atténuer et s’effacer progressivement devant
l’art national, qui prend possession de lui-même et s’affirme par la sévérité
de sa formule et son purisme académique — dont le modèle s’imposera aux
âges suivants.
Tels sont les traits généraux par lesquels se peut définir la grande phase
historique si justement dénommée Moyen Empire. Age de transition où sub-
siste beaucoup du passé et où se prépare un grand avenir, ses produits accu-
sent une diversité déconcertante. C’est notamment l’époque où le sculpteur
cultive les genres les plus extrêmes, la figurine et le colosse. Dans notre
statue d’Amen-em-hat-ânkh il y a comme la cristallisation de ces deux ten-
dances. Le précieux de l’exécution (qui nous a valu notamment deux mains
d’un réalisme inusité) s’y associe à une harmonie grandiose et, en quelque
sorte, monumentale des formes. En lui attribuant par la pensée les dimen-
sions de la sculpture héroïque, on ne saurait — au sens profond du mot —
commettre un contre-sens.
GEORGES lj EN É DITE