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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

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Nr. 3
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Monod, François: La galerie Altman au Metropolitan Museum de New-York, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0324

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298

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

gauche au pommeau de l’épée, les jambes d’échassier écartées, portant obli-
quement. Justi et A. de Beruete y voyaient une copie d’atelier1. Mais copie
de quoi? Les deux répliques, contemporaines et identiques, de Boston2, chez
Mrs J. L. Gardner et au musée, compliquent la question. Les repentirs du
plus ancien des portraits de Philippe IV au Prado pou vent que Velâzquez
avait adopté d’abord, pour cette peinture, une composition pareille à celle
des portraits américains ; le dessin général du torse, des bras, des mains est
resté le même ; la modification du mouvement des jambes, jointes en
poteau, fait porter le corps à faux. Peu d’années après, la composition primi-
tive est reprise tout entière dans le portrait de l’Infant Don Carlos. Si l’on
compare, en outre, les tableaux américains au portrait en buste de
Philippe IV, au Prado, dont la tète, certainement peinte d’après nature,
passe pour le tout premier des portraits du roi par Velâzquez en 1623, et a
été copiée dans le portrait en pied, on observe qu’ils offrent tous trois une
physionomie un peu plus jeune, un prognathisme atténué, et certaines diffé-
rences dans la coiffure. Le tableau de New-York est demeuré, depuis l’ori-
gine. dans la famille ducale de Gorral y Narros et sa descendance jusqu’à la
duchesse de Villahermosa ; il est accompagné d'un reçu de paiement auto-
graphe de 4 elazquez, daté du 4 décembre 162V qu’on a découvert en igoôdans
les archives de cette maison 3 : le reçu se réfère au « portrait du roi », en même
temps qu'à deux autres portraits, l’un perdu aujourd'hui, l’autre, d’Olivarès
(passé en Amérique aussi depuis la mort de la duchesse). Voilà les faits. Faut-
il, avec M. August L. Mayer, conclure à un Velâzquez authentique, et qui
serait le plus ancien des portraits de Philippe IV par le maître? Comme les
portraits de Boston, la peinture est médiocre, tout à fait dépourvue de la
franchise et de l accent de vie, si marqué, du portrait en pied du Prado. Même
en prenant acte, sur pièce, que le tableau a dû être peint avant décembre
1624, on 11e saurait, à notre avis, y voir autre chose qu'une réplique d’atelier,
exécutée probablement — ce serait le mot de l’énigme — d’après le premier
état du portrait en pied du Prado ou d’après un original disparu.

La délicieuse Marquise Durazzo 4 del ancienne collection Rodolphe Kann,
le même modèle, peut-être, avec quelques années de plus, que la marquise

1. Cari Justi, Diego Velâzquez und sein Jahrhundert, 2e éd., Bonn, 1903, t. I, p. i63,
Albert F. Calvert et G. Gasquoin Hartley, Velâzquez, London, T908, citent une lettre
de Beruete, p. 53, note.

2. Francis Lathrop, The new Velâzquez in the Boston Muséum (Burlington Magazine,
vol. VII (avril-septembre 190b), p. 8. Repr. : ibid. et Velâzquez des « Klassiker der
Kunst », 2e éd., p. 123).

3. José Ramon Melida, Un recibo de Velâzquez (Revista de los Archivos, Bibliotecas
y Museos, 1906, p. iq3, d’après Mayer, art. cité).

à. Repr. : Van Dyck (coll. des « Klassiker der Kunst »), p. 181.
 
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