CHARLES SÉCHAIS
ET SON ATELIER DE DÉCORATION THÉÂTRALE
PENDANT LE ROMANTISME
En essayant de retracer l’œuvre de Charles Séchan, nous avons le senti-
ment d’accomplir un geste équitable. Séchan appartient, en effet, à
un petil groupe de peintres romantiques que 1 histoire a complètement
négligés: ce sont les décorateurs de théâtre. Malgré le soin apporté dans nos
expositions rétrospectives1 pour remettre au jour l’art fragile de leurs inven-
tions, ces rappels tardifs n’ont guère été appréciés. La pénurie de documents
rendait, il est vrai', l’entreprise délicate. Du décor romantique en général, il
reste très peu de chose : quelques projets, quelques bouts de carton découpé,
enfin des suites de lithographies traduisant plus ou moins fidèlement la mise
en scène des pièces à succès. Devant ces minces reliques, on est en droit de
regretter les planches magistrales, datant de l’ancien régime, et sur lesquelles
le graveur fixait avec minutie le faste des représentions solennelles, réglées
par les Servandoni. En se vulgarisant, le décor théâtral est devenu, au
xixe siècle, un art sans lendemain. Ses éléments sont abandonnés au hasard,
et l’on sait que le hasard est un destructeur redoutable.
De plus, il semble que l’expression : C’esl an décor de théâtre, employée
toujours dans un sens péjoratif, ail incliné le vulgaire à mésestimer les
créations éphémères qui enveloppent l’action dramatique. Au temps de i.
i. Notamment à l'Exposition universelle de ujoo, et à l’Exposition théâtrale, organisée
en 1908, sous les auspices de Georges Berger, par l’Union centrale des arts décoratifs.
ET SON ATELIER DE DÉCORATION THÉÂTRALE
PENDANT LE ROMANTISME
En essayant de retracer l’œuvre de Charles Séchan, nous avons le senti-
ment d’accomplir un geste équitable. Séchan appartient, en effet, à
un petil groupe de peintres romantiques que 1 histoire a complètement
négligés: ce sont les décorateurs de théâtre. Malgré le soin apporté dans nos
expositions rétrospectives1 pour remettre au jour l’art fragile de leurs inven-
tions, ces rappels tardifs n’ont guère été appréciés. La pénurie de documents
rendait, il est vrai', l’entreprise délicate. Du décor romantique en général, il
reste très peu de chose : quelques projets, quelques bouts de carton découpé,
enfin des suites de lithographies traduisant plus ou moins fidèlement la mise
en scène des pièces à succès. Devant ces minces reliques, on est en droit de
regretter les planches magistrales, datant de l’ancien régime, et sur lesquelles
le graveur fixait avec minutie le faste des représentions solennelles, réglées
par les Servandoni. En se vulgarisant, le décor théâtral est devenu, au
xixe siècle, un art sans lendemain. Ses éléments sont abandonnés au hasard,
et l’on sait que le hasard est un destructeur redoutable.
De plus, il semble que l’expression : C’esl an décor de théâtre, employée
toujours dans un sens péjoratif, ail incliné le vulgaire à mésestimer les
créations éphémères qui enveloppent l’action dramatique. Au temps de i.
i. Notamment à l'Exposition universelle de ujoo, et à l’Exposition théâtrale, organisée
en 1908, sous les auspices de Georges Berger, par l’Union centrale des arts décoratifs.