Bartsch, Adam von [Hrsg.]; Gersaint, Edme François [Hrsg.]: Catalogue raisonné de toutes les estampes qui forment l'oeuvre de Rembrandt et ceux de ses principaux imitateurs (Paris, 1880)

PAYSAGES.

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gauche de l'estampe une maison, dont la croisée est
ouverte, et au travers de laquelle on apperçoit le haut
d'une figure. Un grand arbre s'élève à côté de cette
maison. Vers le milieu est un bouquet d'arbres, au pied
desquels coule une riviere, et sur la droite il y a quelques
montagnes. Ce morceau est aussi très rare.

208.
Ce paysage lait d'après nature à la campagne du
bourguemaitre Six, est gravé très légèrement*). On voit
dans le milieu un petit pont, de la forme de ceux que
l'on trouve ordinairement en Hollande sur les canaux
des prairies et des chemins. A droite de ce pont l'on voit
deux hommes, appuyés sur le garde fou, qui conversent

*) Voici l'origine de cette planche, qui est due à une avanture
assez plaisante, pourqu'elle puisse être rapportée ici. Rembrandt très
lié avec le Bourguemaitre -Sicr, alloit souvent à la campagne de ce
magistrat. Un jour qu'il y étoit avec lui, un valet vint les avertir, que
le dîner étoit prêt; au moment qu'ils alloient se mettre à table, ils
apperçurent, qu'il n'y avoit point de moutarde. Le Bourguemaitre
Rembrandt qui connoissoit la lenteur ordinaire à ce valet, et qui avoit
le caractère vif, paria avec son ami Six, qu'il graveroit une planche,
avant que ce domestique fut revenu. La gageure fut acceptée, et
comme Rembrandt avoit toujours des planches toutes prêtes au vernis,
avant le retour du valet, et Rembrandt gagna le pari. qui
rapporte ce fait, n'ajoute point le tems, que le valet employa pour
aller et revenir. Il paroît cependant, qu'il ne peut pas avoir été long,
vu que la planche de Rembrandt est faite à peu de frais, et que cet
artiste, à ce que l'on sait, travailloit en général avec une vitesse et
une dextérité peu communes.