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Goupil-Fesquet, Frédéric; Vernet, Horace [Bearb.]
Voyage D'Horace Vernet En Orient: Orné de seize dessins — Paris: Challamel, Éditeur, 1843

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https://doi.org/10.11588/diglit.52903#0203
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quelques pas de là; des soldats accroupis autour d’un feu surmonté
d’une fumée diaphane, complètent pour nous un délicieux tableau dé
genre. Comme l’obscurité s’accroît, nous doublons le pas afin d’arriver
plus tôt à Bethléem ; mais un serviteur, sorti delà plus grande tente,
s’avance vers nous envoyé par son maître le gouverneur de Jérusalem
et nous engage de sa part à nous arrêter prudemment pour camper
près de lui et profiter de sa garde, la route, jusqu’à Bethléem, n’étant
pas très-sûre pour le moment. L’offre est acceptée, et aussitôt après
l’installation de notre tente et le débardement des bagages, nous allons
remercier notre nouvel hôte de sa bienveillante sollicitude. C’est un beau
vieillard aux manières affables et distinguées , nous le trouvons entouré
d’un petit état-major de ses officiers, et occupé à fumer un petit narghilé
de voyage dont la noix enclavée dans une garniture de cuivre à côtes
découpées, est fixée en terre par une pointe ou bouton imitant un fer de
toupie. Les gens de sa suite font divan près de lui, embellissant la scène
par la variété de leurs costumes, l’éclat des ciselures de leurs pistolets et
de leurs kandjars, scintillant à la lueur d'une lanterne cylindrique sus-
pendue au sommet d’un des bâtons de la tente. On nous fait asseoir sur
de moelleux tapis, pendant que nous consommons le café et les pipes ;
le gouverneur, après quelques moments d’un entretien plein de cour-
toisie, nous invite à souper avec lui ; sur notre réponse affirmative , un
esclave nettoie le sol, y jette en rond deux ou trois couches de portions
de pain arabe (espèces de galettes minces qui ressemblent à des crêpes),
pour tous les convives , et place dans le milieu une grande jatte remplie
d’un mouton tout entier, farci de riz et de petits poulets. Chacun prend
part à ce repas, et assis sur les talons, saisit avec la main droite la
portion qu’il lui plaît. Le gouverneur se sert le premier et voyant notre
inexpérience, prend soin de nous couper les morceaux et de les placer
devant nous sur nos galettes de pain; les autres convives détachent
avec beaucoup de dextérité les ailes et les cuisses de poulets en évitant
toujours soigneusement d’employer la main gauche qui ne porte jamais
rien à la bouche. Heureusement notre qualité d’étranger nous excuse au-
près des assistants assez affamés; pour ne pas s’inquiéter de nos incon-
venances. Il faut remarquer que les Musulmans ont tous les mains
fortbelleset soignées, qu’ils leslàventetlesparfumentàtoutinstant et que,
pendant les dîners, un domestique est continuellement occupé à verser
l’eau sur les doigts des mangeurs et à les essuyer avec de petites ser-
viettes foulait souvent brodées avec beaucoup d’art. Il vous présente
tour à tour une sorte de bassin, tisht en cuivre étamé dont le fond est
 
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