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Grand-Carteret, John
Les moeurs et la caricature en Allemagne - en Autriche - en Suisse: ouvrage illustré — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.8052#0028
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A,

idées, les croyances, les passions, les souffrances, les joies des races
passées, n'est plus à défendre aujourd'hui : et mieux que tous, celui
là même sous les auspices duquel la caricature allemande, jusqu'alors
si complètement ignorée, se présente au public, a démontré que, loin
d'être le rêve d'un fantaisiste, une pareille thèse s'appuyait sur des
faits indiscutables.

Le rire est éternel : on a ri, l'on rira toujours, même aux
époques les plus sombres, les plus troublées de la vie commune.
Que deviendrait l'humanité sans cela? Et le rire se manifeste bruyam-
ment, publiquement: il serait inadmissible qu'un peuple connaissant
la langue imagée, sachant exprimer par le dessin ce qu'il voit et ce
qu'il sait, ne se fut pas servi de la pierre qui était son moyen, pour
y graver ses impressions, pour y tourner en ridicule ceux qu'il poursuit
de sa verve.

Au commencement de la Renaissance, nous allons chercher sur les
bas-reliefs des hôtels de ville et des maisons bourgeoises les documents
pour la vie civile de l'époque; de même c'est sur les bas-reliefs, les
chapiteaux, les modillons, les corbeaux, les gargouilles, les accoudoirs des
stalles, les vitraux des Églises, que nous trouverons, en Allemagne tout
au moins, les marques de l'esprit satirique.

Toutefois, dès l'origine, se manifeste la profonde différence qui doit,
de tout temps, exister entre l'esprit français et l'esprit germanique.
Tandis qu'en France, et spécialement dans le Nord, d'origine flamande,
les bourgeois sculptent sur leurs hôtels de ville, des sujets fantastiques
ou scatologiques analogues à ceux des Eglises, les allemands réservent
pour la maison commune des sujets d'un ordre plus élevé. La com-
paraison est facile à faire.

A ce bel hôtel-de-ville de St.-Quentin si bien décrit par M. Didron,
on voit des animaux qui prêchent, des coqs qui se battent, des cochons
qui mangent des glands, des écureuils qui épluchent des pommes, des
singes montés sur des échasses, qui font mille grimaces aux passants,
des gens plus laids et plus grimaçants encore, qui exécutent des actions
communes ou indécentes et des paysans non moins orduriers. A Noyon
est un fou accroupi, culotte bas; au château de Blois, les retombées des
fenêtres sont supportées par des figurines dont la sculpture est plus
distinguée que la posture. „Le caprice qui a présidé à ces compositions
 
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