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Grand-Carteret, John
Les moeurs et la caricature en Allemagne - en Autriche - en Suisse: ouvrage illustré — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.8052#0124
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LA CARICATURE ALLEMANDE

Le pays, il est vrai, était en pleine effervescence : à la Sainte-
Alliance des monarques proscrivant jusqu'au titre de patriote, il opposait
l'union de tous les étudiants, de ces sociétés de Burschenscliaften qui
entreprirent, alors, une si violente campagne en faveur de l'unité allemande
et qui, à la réunion de la Wartburg, le 18 Octobre 1817, se liguaient
contre ,,les rois parjures." Mais la réaction, d'autant plus impitoyable
qu'elle avait peur, ne laissa pas à cette agitation, le temps de se propager.

Frappant tout ce qui lui paraissait suspect de libéralisme, elle mit
en surveillance les universités, suspendit nombre de professeurs, interdit
le drapeau aux trois couleurs allemandes, supprima plus de cent journaux,
institua, à Mayence, une commission centrale d'enquête qui, jusqu'en
1828, devait peupler les prisons de victimes et de martyrs.

Pendant ce temps que faisait la caricature; la caricature politique que
vient de créer à nouveau Voltz sous la forme et dans les circonstances que
l'on sait. Tandis qu'en 1815 même, paraissait à l'occasion des fêtes d'Octobre,
ces fêtes qui vont être interdites comme dangereuses, un volume chargeant
par la plume et par le crayon le système pratiqué en Allemagne pour
l'éducation militaire, (Kriegs-Dienst, Exercier-Reglement der Reichsstadt Rib-
lingen), l'estampe populaire se mettait au service de la cause libérale. —
Le succès obtenu par Campe amenait, de tous côtés, la création de com-
merces semblables: non seulement ils se multipliaient à Nuremberg et à
Augsbourg, mais encore des nouveaux se créaient à Stuttgart, à Francfort,
à Darmstadt, à Fribourg, à Nôrdlingen ; et toutes ces maisons éditaient
les compositions de Voltz ou de son école. La plupart du temps, c'étaient
des allégories, forme toujours goûtée des masses: Sonst und Jetzt (Autre-
fois et aujourd'hui), mettant en parallèle le costume de l'ancien régime et le
costume nouveau, Der Zeitgeist, Der Anti-Zeitgeist (L'esprit du temps, l'es-
prit de contre-Révolution), ce dernier figuré en âne avec une immense per-
ruque, à cheval sur l'arbre généalogique, foulant aux pieds la balance de la
justice et les bonnets rouges, emblèmes de la Révolution. La liberté d'écrire,
la liberté de penser, si bien traitées par l'acte additionnel du traité de
Vienne (1819-1820), donnent lieu à une planche: le club des penseurs,
aussi une nouvelle Société allemande; des savants réunis autour d'une table,
tous une muselière à la figure, tandis que des instruments du même
genre se trouvent accroché au-dessus de la porte pour ceux qui pourraient
en désirer. Aux murs sont des affiches sur lesquelles on lit: Wichtige
 
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