La CARICATURE SOLS LE DIRECTOIRE, LE CONSULAT ET L'EMPIRE 71
n avait-elle pas émancipé les Juifs, ces Juifs si longtemps persécutés, que
s caricatures d'outre-Rhin représentent avec des nez crochus, sentant
picore à moitié le bouc? Or les Juifs prirent, vite, la place des financiers,
Ues traitants de 1' ancien Régime.
Donc, les dessinateurs s'attaquèrent aux prêteurs, aux accapareurs par
81 de misère, à tous ceux, en un mot, qui spéculaient sur les difficultés
u moment En 1804, Dubucourt fera son Usurier, comme, plus tard,
représentera l'Avarice,
ette étude des types, des caractères, des vices, pour si parfaite qu'elle
SOlt, ne vise pas à la satire sociale : plutôt que de fustiger, de railler, on
j^iûe mieux se laisser aller aux douceurs de l'existence. Plus le besoin de
J°uissance se fait sentir, plus le Ilot caricatural monte : livres et gravures
sont bientôt plus que des instruments de rire, pour un rire de gens fié-
vreux, vivant dans un état continu d'anxiété, semblant toujours redouter
a'rivée de quelque nouvelle Terreur. S'il est vrai que la caricature, sui-
Var"t 1 expression d'un philosophe, est « le calembour du dessin, » il faut
reconnaître que, jamais, calembours historiés ne furent aussi nombreux et
aussi grotesques. Tout, costumes, idées, mœurs, prêtait à la charge, parce
^Ue *out sentait le travestissement et l'exagération dans la façon dont les
ses nouvelles se greffaient sur les anciennes.
Qu est le Longchamp de 1797, en présence du Longchamp de l'ancien
et3'iiie ? Demandez-le à l'estampe, qui ne peut s'empêcher de sourire lors-
^u elle voit les voitures, disparues sous la Terreur, réapparaître à l'horizon,
estampe qui, à côté de l'antique cabriolet, aligne phaëtons, soufflets,
)}icks, voitures légères, hautes sur roues, véritables araignées filant
'°rnrne le vent, et précipitant les voyageurs à terre avec une facilité que
nen n'égale !
e carnaval a repris ses folies, la danse secoue convulsivement toutes les
jo!n^es' te jour do l'an est rentré en grâce ; en un mol, les mœurs d'autre-
r^IS t'iomphent à nouveau. La Révolution, il est vrai, avait développé la
Ue' 'a rue dont, elle-même, était sortie, en sorte que l'on se mit à vivre de la vie
^xtéiieure, plus qu'autrefois; l'été, en plein air, l'hiver, dans les salles de
Peclacle, de concert ou de danse. Mais là n'est point le côté pittoresque
"es eh •
"Oses nouvelles. Ce qui frappe, c'est qu'il y a entre la société de 1797
Contre il & ^elte éP00,ue du Directoire que commencent à paraître les estampes alors dirigées
plus tard, contre d'autres couches sociales,
(voleur), ce que je suis (fournisseur), ce que je
estain Ioul-nisseurs, qui se reproduiront, plus tard, contre d'autres couches sociales,
<*»W»ii 4«î 'a 16pende significative : Ce que j'étais (vol
'au tire (forçat).
n avait-elle pas émancipé les Juifs, ces Juifs si longtemps persécutés, que
s caricatures d'outre-Rhin représentent avec des nez crochus, sentant
picore à moitié le bouc? Or les Juifs prirent, vite, la place des financiers,
Ues traitants de 1' ancien Régime.
Donc, les dessinateurs s'attaquèrent aux prêteurs, aux accapareurs par
81 de misère, à tous ceux, en un mot, qui spéculaient sur les difficultés
u moment En 1804, Dubucourt fera son Usurier, comme, plus tard,
représentera l'Avarice,
ette étude des types, des caractères, des vices, pour si parfaite qu'elle
SOlt, ne vise pas à la satire sociale : plutôt que de fustiger, de railler, on
j^iûe mieux se laisser aller aux douceurs de l'existence. Plus le besoin de
J°uissance se fait sentir, plus le Ilot caricatural monte : livres et gravures
sont bientôt plus que des instruments de rire, pour un rire de gens fié-
vreux, vivant dans un état continu d'anxiété, semblant toujours redouter
a'rivée de quelque nouvelle Terreur. S'il est vrai que la caricature, sui-
Var"t 1 expression d'un philosophe, est « le calembour du dessin, » il faut
reconnaître que, jamais, calembours historiés ne furent aussi nombreux et
aussi grotesques. Tout, costumes, idées, mœurs, prêtait à la charge, parce
^Ue *out sentait le travestissement et l'exagération dans la façon dont les
ses nouvelles se greffaient sur les anciennes.
Qu est le Longchamp de 1797, en présence du Longchamp de l'ancien
et3'iiie ? Demandez-le à l'estampe, qui ne peut s'empêcher de sourire lors-
^u elle voit les voitures, disparues sous la Terreur, réapparaître à l'horizon,
estampe qui, à côté de l'antique cabriolet, aligne phaëtons, soufflets,
)}icks, voitures légères, hautes sur roues, véritables araignées filant
'°rnrne le vent, et précipitant les voyageurs à terre avec une facilité que
nen n'égale !
e carnaval a repris ses folies, la danse secoue convulsivement toutes les
jo!n^es' te jour do l'an est rentré en grâce ; en un mol, les mœurs d'autre-
r^IS t'iomphent à nouveau. La Révolution, il est vrai, avait développé la
Ue' 'a rue dont, elle-même, était sortie, en sorte que l'on se mit à vivre de la vie
^xtéiieure, plus qu'autrefois; l'été, en plein air, l'hiver, dans les salles de
Peclacle, de concert ou de danse. Mais là n'est point le côté pittoresque
"es eh •
"Oses nouvelles. Ce qui frappe, c'est qu'il y a entre la société de 1797
Contre il & ^elte éP00,ue du Directoire que commencent à paraître les estampes alors dirigées
plus tard, contre d'autres couches sociales,
(voleur), ce que je suis (fournisseur), ce que je
estain Ioul-nisseurs, qui se reproduiront, plus tard, contre d'autres couches sociales,
<*»W»ii 4«î 'a 16pende significative : Ce que j'étais (vol
'au tire (forçat).