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Grand-Carteret, John
Les moeurs et la caricature en France — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.9066#0400
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LA CARICATURE DE MOKURS SOUS LE SECOND EMPIRE 365

Aimant le panache et les brillants costumes, Marcelin devait également
se complaire dans les grandes compositions allégoriques, dans les restitu-
tions et les comparaisons. Elles sont de lui ces suites pleines de fantaisie
et de pittoresque : Histoire des variations de la mode depuis le xvi° siècle
jusqu'à nos jours; Histoire des variations de l'infanterie française depuis
Louis XIV; Histoire de Paris d'après les meilleurs auteurs de la porte Saint-
Martin. Arts industriels, chefs-d'œuvre de la peinture ou de l'architecture,
il sut tout caricaturer, inaugurant les charges historiques avant les illus-
trations de l'Histoire de France tintamarresque, ayant du reste, deux qualités
essentielles pour ce genre de dessin, le sens du décor et de la mise en
scène. C'est ainsi que défilèrent sous son crayon des époques curieusement
empanachées.

A un moment où tous les mondes étaient mélangés, où les gens de la
meilleure société se rencontraient journellement avec un certain élément
féminin, un dessinateur comme Marcelin ne pouvait pas passer sous silence
le demi-monde, ses habitudes et ses gens; toutefois, même dans cet ordre
d'idées, il resta distingué, correct,Crayonnant les types de Mabille et les
prêtresses du vice élégant, mais ne descendant jamais aux derniers degrés
de l'échelle sociale.

A tous les points de vue, dans tous les domaines, Marcelin fut le dessi-
nateur attitré do la société mondaine du second Empire, de cette société
brillante et corrompue à la fois, qui devait faire du Paris officiel un vaste
lieu de plaisir, quelque chose comme un second Vienne.

Ainsi, pour le militaire, son type est très personnel. Le vulgaire pioupiou
n'est point son fait; ce qu'il nous donne c'est le soldat brillamment astiqué
do l'armée d'Afrique ou des armes spéciales, c'est l'officier d'état-major, à
la fois crâne et noceur, sorte de bourreau des cœurs qui connaît à fond les
couloirs des Tuileries et qui promène de salon en salon ses grands airs de
matamore. On ne peut revoir ces pages aujourd'hui sans songer au terrible
effondrement do 1870, comme si ceci devait fatalement amener cela.

Pour connaître le véritable type du « tourlourou » sous le second Empire,
c'est Randon qu'il faut chercher, Randon qui touchera aux choses les plus
diverses, dont le dessin, dont les sujets, dont les idées sont peuple autant
que le crayon do Marcelin est aristocratique. Esprit multiple, possédant de
réelles qualités d'étude et d'observation, Randon, malgré son faire souvent
pénible, s'est montré toujours très personnel. Avec lui on pénètre dans
les détails de la vie militaire, on suit toutes les péripéties de l'école du cava-
lier ou de l'école du fantassin, on prend le soldat au berceau sous la forme
 
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