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Grand-Carteret, John
Les moeurs et la caricature en France — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.9066#0658

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618

LES MOEURS ET LA CARICATURE EN FRANCE

au côté, — comme une épée,— se promenait
au milieu des populations intriguées. Mais,
déjà aussi, Le Petit, qui a dessiné dans ces
deux feuilles des pages remarquables, aimait
à se pourtraiclarer, car on le voit apparaitre
de toutes les façons : en danseur de corde, en
Mangin, en piou-piou. Un autre Rouennais
débuta également, presque enfant, dans le
Tam-Tam; je veux parler de P. Zacharie qui,
depuis, est devenu un peintre distingué. C'est
dans ce journal que se trouve, autre curiosité,
une charge d'acteur par Albert Lambert, ac-
tuellement à l'Odéon. Précédemment Rouen
avait eu un Petit Journal Illustré dans lequel
dessinèrent Bayard et Hadol.

En 1869, parut encore le Rouennais Illustré,
avec charges de Valentin (Jules Adeline) le sa-
vant iconographe et le brillant aquafortiste).

De 1870 à 1880, peu de choses à signaler, si
ce n'est quelques séries de pièces caricaturales
contre les Prussiens. Donc, en 1880, fut fondée
la Cloche d'Argent, qui devait tinter pendant

Le docteur LAURENT. Prtiidenl de la SocieM renoands d'Hygiène pritjqi_e

plusieurs années (dessins de M.Légeron), puis
vinrent en 1884 et 1880 la Flèche et la Lor-
gnette Illustrée (dessins do M. Ernest Morel),
journaux de théâtre, je veux dire publiant
des charges d'acteurs.
Au Havre paraissent deux journaux la Clo-

che Illustrée et la Revue Comique, illustrés, le
premier surtout, de charges fort réussies,
signées Albert René. Ce dessinateur, au crayon
à la fois souple et gras, rappelant quelquefois
Daumier, traite les sujets politiques avec un
style remarquable.

JOURNAUX DE BORDEAUX

Petite presse vive, alerte, brillant plus par
le style que par les dessins : L'Inflexible, Les
Coulisses, I. Incroyable, dont il n'y aurait pas
grand'chose à dire si Bordeaux n'avait été
en quelque sorte la véritable capitale de la
caricature politique en France, pendant les
quatorze ans qu'y parut le Don Quichotte.

Le Don Quichotte est resté dans les bonnes
traditions : son esprit comique s'aflirme par
le crayon et par la plume. C'est ainsi que la
4° page contient toujours une Annonce spé-
cialement recommandée, critiquant, sous forme
d'avis, conseil ou recette, l'événement le plus
marquant de la semaine.

Si de Bordeaux nous passons à Marseille,
ce sera pour constater que les journaux delà
grande cité méridionale, qu'ils s'appellent
l'Oursin, le Ravard ou la Cravache, présentent
encore moins d'intérêt. Il est même singulier
que des villes aussi vivantes, n'aient pas,
comme Lyon, créé certains personnages, incar-
nant en eux les types de la localité.

Le jour où la caricature des départements
nous donnera des études de mœurs crayon-
nées, elle sera intéressante à consulter. Jusque-
là elle ne peut guère être considérée que
comme une amusette locale, faisant les délices
des commis voyageurs, au café du Théâtre.

Fig. 380. — Vignette de Merguez.
 
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