22
BISMARCK EN CARICATURES
telle idée, une telle passion esthétique ne sont
pas faites pour germer en son cerveau. Ce n'est
point un conquérant aux conceptions hardies, vou-
lant refondre le monde en un moule nouveau: c'est
un conquérant ayant mené à hien une œuvre dès
longtemps préparée, ayant vu simplement la patrie
avec cet esprit pratique qui est le propre de sa race,
n'ayant jamais songé à faire de grandes choses,
ces grandes choses avec lesquelles on se couvre de
gloire, et qui, malheureusement, aboutissent tou-
jours à des 1818 plus ou moins onéreux.
Le premier Consul a eu ses images populaires
dans lesquelles, à pied ou à cheval, il apparaît tou-
jours guidé par la Victoire aux ailes amplement
déployées : Bismarck, lui, aura sa chronique illus-
trée, la notation graphique au jour le jour de ses
faits et gestes.
La caricature a reculé devant l'étoile de Bona-
parte et surtout devant la police du Consulat. Au
contraire, elle n'a point épargné Bismarck travail-
lant à la destruction des anciens États germa-
niques pour arriver au nouvel Empire alle-
mand.
Napoléon tombé reçut une avalanche de satires
crayonnées : le tout-puissant inspirateur de la poli-
BISMARCK EN CARICATURES
telle idée, une telle passion esthétique ne sont
pas faites pour germer en son cerveau. Ce n'est
point un conquérant aux conceptions hardies, vou-
lant refondre le monde en un moule nouveau: c'est
un conquérant ayant mené à hien une œuvre dès
longtemps préparée, ayant vu simplement la patrie
avec cet esprit pratique qui est le propre de sa race,
n'ayant jamais songé à faire de grandes choses,
ces grandes choses avec lesquelles on se couvre de
gloire, et qui, malheureusement, aboutissent tou-
jours à des 1818 plus ou moins onéreux.
Le premier Consul a eu ses images populaires
dans lesquelles, à pied ou à cheval, il apparaît tou-
jours guidé par la Victoire aux ailes amplement
déployées : Bismarck, lui, aura sa chronique illus-
trée, la notation graphique au jour le jour de ses
faits et gestes.
La caricature a reculé devant l'étoile de Bona-
parte et surtout devant la police du Consulat. Au
contraire, elle n'a point épargné Bismarck travail-
lant à la destruction des anciens États germa-
niques pour arriver au nouvel Empire alle-
mand.
Napoléon tombé reçut une avalanche de satires
crayonnées : le tout-puissant inspirateur de la poli-